“Le “portable” rend énormément de services; c'est bien pour ça d'ailleurs que sa présence, la présence de cet objet nomade, est irréversible. Mais le “portable” a commis en même temps des dégâts absolument irréparables. Les rues ont changé, la manière dont les gens se croisent n'est plus la même… On a l'impression que les rues sont habitées par des psychotiques qui parlent tout seuls, très fort, tout le temps. […] La montée des incivilités est accompagnée par la technologie – et même pas l'internet, parce que ce qu'on a remarqué aussi c'est la violence des débats. Ce nouveau type d'écriture, si vous voulez, désinhibe complètement ceux qui l'utilisent : rien ne les arrête, tout est immédiatement dit, tout est immédiatement communiqué… Ce que je n'aime pas dans la technologie actuelle, c'est qu'elle est paradoxalement une sorte de retour à la nature, et une remise en cause de toutes les médiations qui rendent la vie un peu plus humaine.”

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Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 21 mai 2020. L'histoire

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“J’aime beaucoup les cimetières, moi, ça me repose et me mélancolise j’en ai besoin. Et puis, il y a aussi de bons amis là dedans, de ceux qu’on ne va plus voir; et j’y vais encore, moi, de temps en temps.
Justement, dans ce cimetière Montmartre, j’ai une histoire de cœur, une maîtresse qui m’avait beaucoup pincé, très ému, une charmante petite femme dont le souvenir, en même temps qu’il me peine énormément, me donne des regrets… des regrets de toute nature. Et je vais rêver sur sa tombe… C’est fini pour elle.
Et puis, j’aime aussi les cimetières, parce que ce sont des villes monstrueuses, prodigieusement habitées. Songez donc à ce qu’il y a de morts dans ce petit espace, à toutes les générations de Parisiens qui sont logés là, pour toujours, troglodytes définitifs enfermés dans leurs petits caveaux, dans leurs petits trous couverts d’une pierre ou marqués d’une croix, tandis que les vivants occupent tant de place et font tant de bruit, ces imbéciles.
Me voici donc entrant dans le cimetière Montmartre, et tout à coup imprégné de tristesse, d’une tristesse qui ne faisait pas trop, de mal, d’ailleurs, une de ces tristesses qui vous font penser, quand on se porte bien : « Ça n’est pas drôle, cet endroit-là, mais le moment n’en est pas encore venu pour moi… »
L’impression de l’automne, de cette humidité tiède qui sent la mort des feuilles et le soleil affaibli, fatigué, anémique, aggravait en la poétisant la sensation de solitude et de fin définitive flottant sur ce lieu, qui sent la mort des hommes.”

Guy de Maupassant (1850–1893) écrivain français

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