“La grotte est fraîche et l'on sent qu'il faut s'en aller; l'eau nous appelle, elle est rouge et le sourire est plus fort que les fentes qui courent comme des plantes sur ta maison, ô journée magnifique et tendre comme cet extraordinaire petit cerceau. La mer que nous aimons ne supporte pas les hommes aussi maigres que nous. Il faut des éléphants à têtes de femmes et des lions volants. La cage est ouverte et l'hôtel fermé pour la deuxième fois, quelle chaleur! A la place du chef on remarque une assez belle lionne qui griffonne son dompteur sur le sable et s'abaisse de temps à temps à le lécher. Les grands marais phosphorescents font de jolis rêves et les crocodiles se reprennent la valise faite avec leur peau. La carrière s'oublie dans les bras du contremaître. C'est alors qu'intervient le gros poussier des wagonnets qui excuse tout. Les petits enfants de l'école qui voient cela ont oublié leurs mains dans l'herbier. Comme vous ils s'endormiront ce soir dans l'haleine de ce bouquet optique qui est un tendre abus.”

— André Breton , livre Les Champs magnétiques

Les Champs Magnétiques, 1919 (avec Philippe Soupault)

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 21 mai 2020. L'histoire

Thèmes

eau , faute , temps , volant , mer , femmes , hommes , enfants , école , foi , sourire , rêves , maison , homme , femme , enfant , fait , main , appel , tête , support , soir , carrière , bras , rêve , abus , hôtel , chef , supporter , place , grand , peau , ferme , chaleur , pluie , remarque , excuse , sable , poussière , lion , main- , rouge , en-tête , cage , plante , deuxième , fort , fonte , herbier , bouquet , grotte , tout , marais , fraîche , éléphant , journée , optique , valise , gros , aller , fente

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André Breton 309

poète et écrivain français 1896–1966

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“La grotte est fraîche et l'on sent qu'il faut s'en aller; l'eau nous appelle, elle est rouge et le sourire est plus fort que les fentes qui courent comme des plantes sur ta maison, ô journée magnifique et tendre comme cet extraordinaire petit cerceau. La mer que nous aimons ne supporte pas les hommes aussi maigres que nous. Il faut des éléphants à têtes de femmes et des lions volants. La cage est ouverte et l'hôtel fermé pour la deuxième fois, quelle chaleur! A la place du chef on remarque une assez belle lionne qui griffonne son dompteur sur le sable et s'abaisse de temps à temps à le lécher. Les grands marais phosphorescents font de jolis rêves et les crocodiles se reprennent la valise faite avec leur peau. La carrière s'oublie dans les bras du contremaître. C'est alors qu'intervient le gros poussier des wagonnets qui excuse tout. Les petits enfants de l'école qui voient cela ont oublié leurs mains dans l'herbier. Comme vous ils s'endormiront ce soir dans l'haleine de ce bouquet optique qui est un tendre abus.”

Philippe Soupault (1897–1990) poète, romancier, éditeur, critique, essayiste, journaliste, homme de radio français

Les Champs Magnétiques , 1919 (avec André Breton)

“Pour ceux qui sont nés en captivité, la liberté n'est plus un aliment.

Quand je vais à Paris, je descends dans un petit hôtel de la rue du Dragon. Voilà sept ans que je suis fidèle à cet hôtel de ce quartier. Je suis ainsi fait qu'il me faut des racines non pas seulement à l'endroit où naturellement l'homme les a, mais sur toute la surface de mon corps. Pour vivre, il faut que je sois tout poilu de racines ; comme une sorte de fleur de mer, mais qui flotterait au milieu de la chair durcie des montagnes et des hommes.”

Jean Giono (1895–1970) écrivain français

Les vraies richesses, 1936

“La porte reste toujours ouverte, mais certains d'entre nous ont fini par tant aimer leur cage de fer qu'il faut nous arracher à nous-mêmes pour que nous puissions supporter de la quitter.”

Richard Cowper (1926–2002)

La Route de Corlay, 1978

“Elle n'est pas revenue du centre commercial après l'école. Comme c'était vendredi, je l'ai laissée aller avec ses amis. D'habitude, elle m'appelle vers six heures et me demande une rallonge de temps, mais cette fois rien. Et comme elle n'est pas rentrée à la maison, c'est moi qui l'ait appelée, mais elle n'a pas décroché. Je lui ai laissé tout un tas de messages et je me suis vraiment mise en colère. Mais tu sais comment elle est, elle s'est probablement mise en colère aussi et elle n'est pas rentrée. J'ai appelé ses amis et tous prétendent ne pas savoir où elle est.”

Michael Connelly (1956) journaliste et écrivain américain de romans policiers

Les neuf dragons

“Pendant que je te parle, il tombe des trombes d'eau, les maisons résonnent et une forte grêlé a fait tomber les couronnes des feuilles de vignes de Bacchus; les forêts perdent chacune leur parure; envahies par une eau boueuse, les grottes gémissent et l'eau mêlée aux cailloux reflue, défigurant la rivière en la salissant de manière inhabituelle.”

Pétrarque (1304–1374) poète humaniste italien

À son Giovanni Colonna, Epistolæ metricæ, I, 10, Vaucluse 1340

“Et la jeune fille s’était dressée comme pour aller à son tour se tuer, se jeter à son tour dans la mer et après elle avait pleuré parce qu’elle avait pensé à cet homme de Cholen et elle n’avait pas été sûre tout à coup de ne pas l’avoir aimé d’un amour qu’elle n’avait pas vu parce qu’il s’était perdu dans l’histoire comme l’eau dans le sable et qu’elle le retrouvait seulement maintenant à cet instant de la musique jetée à travers la mer.
Comme plus tard l’éternité du petit frère à travers la mort”

Marguerite Duras livre L'Amant

The Lover

“A la foi des islamistes, nous n'opposons que notre scepticisme; à leur ferveur, notre sens de la mesure. Nous n'aimons plus que l'eau tiède. L'Occident est un tepidarium.”

Marc Bonnant (1944) Avocat suisse

fr
2011

“La politique, c'est comme le flirt; pour aller plus loin, il faut commencer par aller plus près.”

Coluche (1944–1986) humoriste et comédien français

“Quand elles en eurent assez d'avoir attendu, les odeurs du dîner descendirent des rideaux et s'échappèrent par les fenêtres de l'hôtel pour aller danser sur la mer jusqu'au petit matin.”

Arundhati Roy livre Le Dieu des Petits Riens

The God of Small Things

“Même si le feu est déjà dans la maison, si l’on a encore cette possibilité, il faut sans attendre appeler les pompiers.”

Jean-Marie Adiaffi (1941–1999) écrivain ivoirien

La Carte d’identité, 1980

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