“Quand on a vu un noyé, une fois, à peine retiré de l'eau, encore couché sur la route, on n'a pas grand-chose à ajouter. Surtout quand on a compris pourquoi il y a des gens qui se noient, certains jours. Le reste ne compte pas. Qu'il pleuve ou qu'il fasse beau temps, que ce soit un enfant ou un homme, ou une femme nue avec un collier de diamants, etc., cela indiffère. C'est l'espèce de décor d'un drame permanent. Mais quand on n'a pas compris, par exemple. Quand on se laisse distraire par les détails qui semblent justifier l'événement, lui donner une réalité, mais qui n'en sont que la mise en scène; alors, il y a beaucoup à dire. Ils s'arrêtent, descendent de leurs automobiles, et les voilà qui entrent en jeu. Au lieu de voir, ils composent. Ils se lamentent. Ils prennent parti pour l'un, ou pour l'autre. Ils élucubrent et écrivent des poèmes.”
Le Procès-verbal, 1963
Thèmes
jeu , réalité , eau , temps , femmes , hommes , enfants , foi , chose , jour , homme , femme , enfant , lieu , événement , scène , reste , route , gens , peine , exemple , détail , génération , compte , don , grand , drame , poème , diamant , compteur , couche , autre , espèce , parti , colis , pourquoi , dire , voirie , ajout , décor , automobile , nueJ. M. G. Le Clézio 18
écrivain français 1940Citations similaires
“Quand on a aimé quelqu'un, il reste toujours quelque chose.”
L'angoisse du roi Salomon, 1979

Le viel homme et la mer, 1952

Charité, Prière