“Doué par la nature d'un fonds de naïveté que les années n'ont pu parvenir à épuiser, j'ai longtemps cherché à comprendre. Ce n'est pas la lumière qui manque, me disais-je, c'est mon œil qui est mauvais; j'accusais mon imbécillité native, je faisais pour pénétrer le sens de ces dissertations les efforts les plus sincères; si bien qu'un jour, retrouvant ces mêmes raisonnements, inintelligibles pour moi, sous la plume d'un critique dont le style a d'ordinaire la limpidité du cristal de roche, je lui écrivis pour lui demander s'il ne purrait, eu égard à la faiblesse de ma vue, éclairer un peu la lanterne. Il eut la gracieuseté de publier ma lettre et de la faire suivre d'une réponse – qui ne répondait à rien, n'éclaircissait rien, et laissait les choses en l'état.”
À propos de l'exégèse wagnérienne.
Regard sur mes contemporains, ed. 1990
Thèmes
nature , effort , lumière , année , chose , jour , état , raison , sens , réponse , vue , lettre , fonds , roche , critique , bien-être , demande , style , fond , pluie , fondation , cristal , faiblesse , œil , manque , faire , sou , ordinaire , peu , égard , naïveté , plume , lanterne , limpiditéCamille Saint-Saëns 22
pianiste, organiste et compositeur français de l'époque pos… 1835–1921Citations similaires

Méharées, 1937

Interview de Joris-Karl Huysmans par Germaine Perceix pour Le Pain du 5 avril 1899
Articles de presse

Tome 2, Jugements littéraires, Prosateurs, philosophes, publicistes, etc.
Les Cerfs-volants
Variante: Depuis des années, tu ne vis que pour elle et par elle, et même chez ces « fous de Fleury » comme on nous appelle, il faut un peu de raison, ce qui se dit aussi en français, « se faire une raison », bien que je sois le premier
à reconnaître que c'est une expression qui pue le renoncement, l'abandon et la soumission, et que si tous les Français « se faisaient une raison », il y a longtemps qu'il n'y aurait plus de France.

Par moments, au comble du bonheur, je me posais cette question terrible : et s’il me quittait ? Tout de suite, je voyais mon âme se séparer de mon corps. Sans lui, j’étais finie. Pourtant, un soir, sans préavis, il a jeté ses affaires dans une valise et il est sorti de ma vie. Des années durant, j’ai eu l’impression d’être une enveloppe oubliée après une mue. Une enveloppe transparente suspendue dans le vide. Puis, d’autres années ont passé, et je me suis aperçue que j’étais encore là, que mon âme ne m’a jamais faussé compagnie, et d’un coup, j’ai recouvré mes esprits... [...] Ce que je veux dire est simple, Amine. On a beau s’attendre au pire, il nous surprendra toujours. Et si, par malheur, il nous arrive d’atteindre le fond, il dépendra de nous, et de nous seuls, d’y rester ou de remonter à la surface. Entre le chaud et le froid, il n’y a qu’un pas. Il s’agit de savoir où mettre les pieds. C’est très facile de déraper. Une précipitation, et on pique du nez dans le fossé. Mais est-ce la fin du monde ? Je ne le pense pas. Pour reprendre le dessus, il suffit juste de se faire une raison.
L’Attentat, 2005

Memories, Dreams, Reflections