“Quoique richement mise, elle épouvantait par les signes de méchanceté froide que présentait sa plate figure horriblement ridée, blanche et musculeuse. Marat, en femme et à cet âge, eût été, comme la Saint-Estève, une image vivante de la Terreur. Cette vieille sinistre offrait dans ses petits yeux clairs la cupidité sanguinaire des tigres. Son nez épaté, dont les narines agrandies en trous ovales soufflaient le feu de l'enfer, rappelait le bec des plus mauvais oiseaux de proie. Le génie de l'intrigue siégeait sur son front bas et cuel. Ses longs poils de barbe poussés au hazard dans tous les creux de son visage, annonçaient la virilité de ses projets. Quiconque eût vu cette femme aurait pensé que tous les peintres avaient manqué la Figure de Méphistophélès.”

portrait de la tante de Vautrin, dite Madame de Saint-Estève.
La Cousine Bette, 1847

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 21 mai 2020. L'histoire
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Honoré de Balzac 193
romancier, critique littéraire, essayiste, journaliste et é… 1799–1850

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“Elle qualifie ainsi Marat « d'avorton de l'humanité, […] non jamais physionomie ne porta plus horriblement l'empreinte du crime. »”

Olympe de Gouges (1748–1793) femme de lettres, femme politique et polémiste française

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