“On ne brûle pas encore les livres, mais on les étouffe sous le silence. La censure, aujourd’hui, est vomie par tout le monde. Et, en effet, ce ne sont pas les livres d’adversaires, ce ne sont pas les idées séditieuses que l’on condamne au bûcher de l’oubli : ce sont tous les livres et toutes les idées. Et pourquoi les condamne-t-on? Pour la raison la plus simple : parce qu’ils n’attirent pas assez de public, parce qu’ils n’entraînent pas assez de publicité, parce qu’ils ne rapportent pas assez d’argent. La dictature de l’audimat, c’est la dictature de l’argent. C’est l’argent contre la culture (…) On pouvait croire naïvement que le service public avait une vocation culturelle, éducative, formatrice, quelque chose, peut-être, qui ressemblerait à une mission. Nous nous trompions très fort. Le service public s’aligne sur la vulgarité générale. La République n’a pas besoin d’écrivains.”

Dans le Figaro du 10 décembre 1992, à propos de la suppression par FR3 de l’émission littéraire Caractères .

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 22 mai 2020. L'histoire
Jean d'Ormesson photo
Jean d'Ormesson 55
écrivain, chroniqueur, éditorialiste, acteur et philosophe … 1925–2017

Citations similaires

Paul Valéry photo

“On n'est jamais assez content de soi pour se livrer à fond.”

Paul Valéry (1871–1945) écrivain, poète et philosophe français

Tel quel

Albert Camus photo
François-René de Chateaubriand photo
Jean-Paul Sartre photo
Roger Grenier photo
Erri De Luca photo
Victor Hugo photo
Joseph Joubert photo

“Les livres qu’on se propose de relire dans l’âge mûr sont assez semblables aux lieux où l’on voudrait vieillir.”

Joseph Joubert (1754–1824) philosophe et essayiste français

Tome 2, Des qualités de l'écrivain et des compositions littéraires

Marguerite Yourcenar photo

Avec