Germaine de Staël citations

Anne-Louise Germaine Necker, baronne de Staël-Holstein, connue sous le nom de Madame de Staël , née et morte à Paris , est une écrivaine et philosophe française d'origine valdo-genevoise.

Elle popularise en France, avec la publication de De l'Allemagne , les œuvres des auteurs de langue allemande, jusqu'alors relativement méconnues dans ce pays. Elle ouvre ainsi la voie au romantisme français, directement inspiré des premiers romantismes allemand et anglais. Ses œuvres fictionnelles majeures, dans lesquelles elle représente des femmes victimes des contraintes sociales qui les enchaînent, sont Delphine et Corinne ou l'Italie .

Cependant, sa réputation littéraire et intellectuelle s'affirme surtout avec trois essais philosophiques :

Lettres sur les ouvrages et le caractère de Jean-Jacques Rousseau ;

De l'influence des passions sur le bonheur de l'individu et des nations ;

De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales .

Issue d'une famille de protestants genevois richissimes, Germaine est la fille du banquier Jacques Necker , et de Suzanne Curchod . Elle est élevée dans un milieu de gens de lettres, qui fréquentent assidûment le salon de sa mère .

Elle épouse, en 1786, le baron Erik Magnus de Staël-Holstein, ambassadeur du roi Gustave III de Suède auprès de la cour de France à Versailles, son aîné de dix-sept ans. La fortune de son épouse permet au diplomate scandinave de mener un train de vie qui rehausse l'éclat de sa patrie aux yeux des Français. Le couple se séparera en 1800.

Devenue baronne de Staël, elle mène une vie sentimentale agitée et entretient en particulier une relation orageuse avec Benjamin Constant, écrivain et homme politique franco-vaudois rencontré en 1794.

Proche de François de Pange, elle est comme lui favorable à la Révolution française et aux idéaux de 1789. Cependant, en 1792, ses idées d'une monarchie constitutionnelle la font considérer comme une opposante redoutable par les maîtres de la révolution, et elle doit à plusieurs reprises, malgré le statut de diplomate de son mari, se réfugier en Suisse auprès de son père.

Interdite de séjour sur le sol français par Napoléon Bonaparte qui la considère comme un obstacle à sa politique, elle s'installe en Suisse dans le château familial de Coppet qui sert de lieu principal de rencontres au groupe du même nom, et d'où elle fait paraître Delphine , Corinne ou l'Italie et De l'Allemagne .

Séparée de son mari en 1800, veuve en 1802, elle se remarie en 1811 avec un jeune officier genevois, Albert de Rocca, et rouvre son salon parisien à la faveur de la Restauration de la maison de Bourbon.

Elle meurt en 1817, peu de temps après une attaque de paralysie qui la terrasse au cours d'un bal que donnait le duc Decazes, laissant inachevées ses Considérations sur les principaux événements de la Révolution française, ouvrage posthume publié en 1818, ainsi que ses Dix années d'exil, parues à titre posthume en 1821.

✵ 22. avril 1766 – 14. juillet 1817   •   Autres noms Anna Louise Germaine De Stael-Holstein, Anne-Louise-Germaine Staël, Anna Louise Germaine De Stael-Holsteinov, Анна-Луиза Жермена де Сталь
Germaine de Staël photo

Œuvres

Corinne
Germaine de Staël
Corinne ou l’Italie
Corinne ou l’Italie
Germaine de Staël
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Germaine de Staël citations célèbres

“Un ordre de police la rejetait à quarante lieues de Paris : instinctivement, opiniâtrement, comme le noble coursier au piquet, qui tend en tous sens son attache, comme la mouche abusée qui se brise sans cesse à tous les points de la vitre en bourdonnant, elle arrivait à cette fatale limite, à Auxerre, à Châlons, à Blois, à Saumur. Sur cette circonférence qu'elle décrit et qu'elle essaye d'entamer, sa marche inégale avec ses amis devient une stratégie savante; c'est comme une partie d'échecs qu'elle joue contre Bonaparte et Fouché représentés par quelque préfet plus ou moins rigoriste. Quand elle peut s'établir à Rouen, la voilà, dans le premier instant, qui triomphe, car elle a gagné quelques lieues sur le rayon géométrique. Mais ces villes de province offraient peu de ressources à un esprit si actif, si jaloux de l'accent et des paroles de la pure Athènes. Le mépris des petitesses et du médiocre en tout genre la prenait à la gorge, la suffoquait; elle vérifiait et commentait à satiété la jolie pièce de Picard […]. Enfin, grâce à la tolérance de Fouché, qui avait pour principe de faire le moins de mal possible quand c'était inutile, il y eut moyen de s'établir à dix-huit lieues de Paris (quelle conquête!), à Acosta, terre de Mme de Castellane; elle surveillait de là l'impression de Corinne. En renvoyant les épreuves du livre, elle devait répéter souvent, comme Ovide : « Va, mon livre, heureux livre, qui iras à la ville sans moi! » — « Oh! le ruisseau de la rue du Bac! » s'écriait-elle quand on lui montrait le miroir du Léman. A Acosta, comme à Coppet, elle disait ainsi; elle tendait plus que jamais les mains vers cette rive si prochaine. L'année 1806 lui sembla trop longue pour que son imagination tint à un pareil supplice, et elle arriva à Paris un soir, n'amenant ou ne prévenant qu'un très-petit nombre d'amis. Elle se promenait chaque soir et une partie de la nuit à la clarté de la lune, n'osant sortir le jour. Mais il lui prit, durant cette aventureuse incursion, une envie violente qui la caractérise, un caprice, par souvenir, de voir une grande dame, ancienne amie de son père Mme de Tessé, celle même qui disait : « Si j'étais reine, j'ordonnerais à Mme de Staël de me parler toujours. » Cette dame pourtant, alors fort âgée, s'effraya à l'idée de recevoir Mme de Staël proscrite, et il résulta de la démarche une série d'indiscrétions qui firent que Fouché fut averti. Il fallut vite partir, et ne plus se risquer désormais à ces promenades au clair de lune, le long des quais, du ruisseau favori et autour de cette place Louis XV si familière à Delphine.”

Mai 1835
D'autres auteurs la concernant

Germaine de Staël Citations

“Fort recherchée pour son esprit et sa beauté, elle avait institué à Lausanne, que sa famille était venue habiter pour elle, une Académie des Eaux où la jeunesse des deux sexes se livrait à des exercices littéraires que ne distinguait pas toujours la simplicité. Sous les auspices de Thémire — c’est le nom qu’elle s’était donné, — les cimes alpestres qui couronnent le lac de Genève et les riantes campagnes du pays de Vaud avaient vu renaître les fictions de l’ Astrée jadis enfantées dans la fièvre des grandes villes. Cette éducation à la fois simple et hardie, grave et aimable, fondée sur une large base d’études et ouverte à toutes les inspirations, même à celles de la fantaisie, avait été également celle de Germaine. Toute jeune, Germaine avait sa place aux vendredis de sa mère, sur un petit tabouret de bois où il lui fallait se tenir droite sans défaillance; elle entendait discourir sur la vertu, les sciences, la philosophie, Marmontel, Morellet, D’Alembert, Grimm, Diderot, Naigeon, Thomas, Buffon, se prêtait aux questions qu’on prenait plaisir à lui adresser, — non sans chercher parfois à l’embarrasser, — et se faisait rarement prendre en défaut. Mme Necker lui apprenait les langues, la laissait lire à son gré, la conduisait à la comédie. À onze ans elle composait des éloges, rédigeait des analyses, jugeait l’ Esprit des lois; l’abbé Raynal voulait lui faire écrire, pour son Histoire philosophique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes, un morceau sur la révocation de l’Édit de Nantes; elle adressait à son père, à l’occasion du Compte rendu de 1781, un mémoire où son style la trahissait. La poésie n’avait pas pour elle moins d’attraits. Envoyée à la campagne pour rétablir sa santé loin des livres et des entretiens, elle parcourait les bosquets avec son amie, Mlle Huber, vêtue en nymphe, déclamait des vers, composait des drames champêtres et des élégies.”

Il est ici question de sa mère, Suzanne Necker, et de son influence toute littéraire sur sa jeune fille.
D'autres auteurs la concernant

“Tout comprendre rend très-indulgent.”

Corinne (1807)

“Tout ce qui est naturel est varié.”

Corinne (1807)

“Ils étaient des amis qui voyageaient ensemble; ils commençaient à dire nous.”

Ah ! qu'il est touchant, ce nous prononcé par l'amour ! Quelle déclaration il contient, timidement et cependant vivement exprimée !
Corinne ou l'Italie (1807)

Germaine de Staël: Citations en anglais

“Either morality is a fable, or the more enlightened we are, the more attached to it we become.”

The Influence of Literature upon Society (De la littérature considérée dans ses rapports avec les istitutions sociales, 1800) , Pt. 2, ch. 4
Contexte: The evil arising from mental improvement can be corrected only by a still further progress in that very improvement. Either morality is a fable, or the more enlightened we are, the more attached to it we become.

“The evil arising from mental improvement can be corrected only by a still further progress in that very improvement.”

The Influence of Literature upon Society (De la littérature considérée dans ses rapports avec les istitutions sociales, 1800) , Pt. 2, ch. 4
Contexte: The evil arising from mental improvement can be corrected only by a still further progress in that very improvement. Either morality is a fable, or the more enlightened we are, the more attached to it we become.

“Love is the emblem of eternity; it confounds all notion of time; effaces all memory of a beginning, all fear of an end: we fancy that we have always possessed what we love, so difficult is it to imagine how we could have lived without it.”

Bk. 8, ch. 2, as translated by Isabel Hill (1833)
Variant translation: It is certainly through love that eternity can be understood; it confuses all thoughts about time; it destroys the ideas of beginning and end; one thinks one has always been in love with the person one loves, so difficult is it to conceive that one could live without him.
As translated by Sylvia Raphael (1998)
Corinne (1807)

“Men do not change; they unmask themselves.”

Quoted in Invasion of the Party Snatchers : How the Holy-Rollers and the Neo-Cons Destroyed the GOP (2008) by Victor Gold

“Be happy, but be so by piety.”

Bk. 20, ch. 3
Corinne (1807)

“A man must know how to fly in the face of opinion; a woman to submit to it.”

Un homme doit savoir braver l'opinion; une femme s'y soumettre.
Delphine (1802), epigraph
The epigraph is taken from the writings of de Staël's mother, Suzanne Necker.

“The search for the truth is the noblest of occupations, and its publication a duty.”

La recherche de la vérité est la plus noble des occupations, et sa publication un devoir.
Pt. 4, ch. 2
De l’Allemagne [Germany] (1813)

“Sow good services: sweet remembrances will grow from them.”

Quoted in A Thousand Flashes of French Wit, Wisdom, and Wickedness (1880) collected and translated by J. D. Finod, p. 138

“In matters of the heart, nothing is true except the improbable.”

Letter to Juliette Récamier (October 5, 1810), quoted in J. Christopher Herold, Mistress to an Age: A Life of Madame de Staël (New York: Grove Press, 1958), p. 401

“The voice of conscience is so delicate that it is easy to stifle it; but it is also so clear that it is impossible to mistake it.”

Original: (fr) La voix de la conscience est si délicate, qu'il est facile d'étouffer; mais elle est si pure, qu'il est impossible de la méconnaître.
Source: De l’Allemagne [Germany] (1813), Pt. 3, ch. 13

“Life often seems like a long shipwreck, of which the débris are friendship, fame, and love.”

Reflections on Suicide (Réflexions sur le suicide, 1813), Section 1

“The rules are only barriers to keep children from falling.”

Ces règles ne sont que des barrières pour empêcher les enfants de tomber.
Pt. 4, ch. 9
De l’Allemagne [Germany] (1813)

“One must, in one's life, make a choice between boredom and suffering.”

Letter to Claude Hochet (Summer 1800), quoted in J. Christopher Herold, Mistress to an Age: A Life of Madame de Staël (New York: Grove Press, 1958), p. 223
Herold comments: "Her decision was emphatically in favor of suffering, which after all was a pleasure compared to boredom." (p. 224)
The actual quotation is from a letter from Mme de Staël to Claude Hochet dated October 1, 1800 : «Il faut choisir dans la vie entre l’ennui et le tourment : je donne l’un et l’hiver l’autre» (Germaine de Staël, Correspondance générale. Tome IV. Première partie. Du directoire au Consulat. 1er décembre 1796-15 décembre 1800, texte établi et présenté par Béatrice W. Jasinski, Paris, Chez Jean-Jacques Pauvert, 1976, xii/337 p., p. 326).

“Madame de Staël thought it was pride in mankind to endeavour to penetrate the secret of the universe; and speaking of the higher metaphysics she said: "I prefer the Lord's Prayer to it all."”

Sketch of the Life, Character, and Writings of Baroness de Staël-Holstein (1820) by Albertine-Adrienne Necker de Saussure, p. 349; often misquoted as, "I desire no other evidence of the truth of Christianity than the Lord's Prayer."

“Love is the whole history of a woman's life; it is an episode in a man's.”

L'amour est l'histoire de la vie des femmes; c'est un épisode dans celle des hommes.
A Treatise on the Influence of the Passions (De l'influence des passions, 1796), Section 1, ch. 4

“Understanding everything makes one very indulgent.”

Tout comprendre rend très-indulgent.
Bk. 18, ch. 5
Corinne (1807)

“A religious life is a struggle and not a hymn.”

Bk. 10, ch. 5
Corinne (1807)

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