“Ils ne le plantent pas aussi bien qu'au Tonkin. Mais c'est beau cette vallée, hein? Et tans quinze jours trois semaines tous les arbres le long te la rivière seront rouges. Ce sont tes flamboyants. Alors les Lao feront un « boum » — une fête — et ils se saouleront la gueule, et ils tanceront avec les filles toute la nuit… Je vais vous tire quelque chose mon lieutenant. J'aurais laissé Routier à Pa Ka et à l'heure actuelle on serait à Tao Tsaï. Quand on fait la guerre, il y a une chose tont il faut être sûr. C'est que l'objectif à atteindre justifie les pertes. Sans ça, on ne peut plus commanter… Je sais bien, quand on est chef de section, les pertes, ce sont les copains. Mais quand même, vous avez tort. Vous faites une connerie… Eh merte! Je suis content que vous l'ayez faite et je suis content t'être avec vous pour ça. Et si on toit tous y rester, eh bien, vive la mort!” Pierre Schoendoerffer (1928–2012) romancier, réalisateur, scénariste et documentariste français Romans, La 317 Section, 1963 arbre , faute , perte , fille
“Chaque Loge groupe autour d'elle une multitude de groupes, de sociétés, qui sont ses succédanés. Le citoyen qui est Franc-Maçon à dix heures du soir, organisera demain matin, à huit heures, l'Université populaire, délibérera, à 11 heures, à la section de la Ligue des droits de l'homme, et tonitruera à 2 heures de l'après-midi au groupe de Libre Pensée. Les Francs-Maçons sont les Maîtres Jacques de la démocratie. Les 50,000 individus qui constituent l'effectif global de ces diverses associations, plus nuisibles les unes que les autres, se réduisent, en réalité, à 25,000. Ce sont toujours les mêmes qui figurent au premier rang dans chacune d'elles mais le public ne s'en aperçoit pas et les journaux radicaux et socialistes publiant religieusement chaque matin des ordres du jour réclamant la séparation des églises et de l'État, par exemple, le lecteur est persuadé que le vote de cette loi est réclamé par la majorité du pays. Comme vous le voyez, on peut faire une opinion publique à très peu de frais et sans un nombreux personnel.” Jean-Baptiste Bidegain (1870–1926) maîtresse , réalité , pays , pensée
“« Vous vous êtes tant et si mal aimés, tous les deux ». La phrase est venue comme un coup de grâce. Tombée comme un couperet. J'ai entendu le bruit de la lame quand, après sa course brève, elle sectionne les nuques. Tant et si mal aimés. Peut-on viser plus juste?” Philippe Besson (1967) écrivain français Se résoudre aux adieux