“[Après la destruction, le 8 mai 1902, de Saint-Pierre de la Martinique par l'éruption de la montagne Pelée. ] On a récolté près d'un million, pour la Martinique. Les malheureux en recevront-ils seulement un quarantième? J'imagine que les secours en argent iront surtout à quelques millionnaires dont l'opulence a été plus ou moins entamée par le volcan et qui ont besoin de se refaire. Pour ce qui est des mourants de faim, on leur expédiera de la morue invendable, des farines avariées, des conserves en putréfaction, tous les rebuts et déchets des entrepôts de la France ou de l'Angleterre. Les fournisseurs nageront dans l'allégresse et les tenanciers de la Compassion publique achèteront des immeubles situés à d'énormes distances de tout cratère.” Léon Bloy (1846–1917) romancier et essayiste français Écrit intime, Quatre ans de captivité à Cochons-sur-Marne, 1905 montagne , distance , argent , faim
“M. Léopold Bloom se nourrissait avec délectation des organes internes des mammifères et des oiseaux. Il aimait une épaisse soupe d'abattis, les gésiers au goût de noisette, un cœur rôti avec sa farce, des tranches de foie frites dans la chapelure, des œufs de morue rissolés. Par-dessus tout il aimait les rognons de mouton au gril qui flattaient ses papilles gustatives d'une belle saveur au léger parfum d'urine.” James Joyce livre Ulysse Ulysse, 1922 oiseau , Cœur
“Lettre à Hobhouse du 20 juin 1817, à propos de son buste sculpté où Hobhouse voulait mettre une couronne : Je ne veux pas que l'on orne ma tête comme on garnit de houx un pâté de Noël, ou comme une tête de morue avec du fenouil ou je ne sais quelle herbe dont on l'entoure. Je m'étonne que vous ayez voulu faire de moi un tel saltimbanque” George Gordon Byron (1788–1824) poète britannique Lettres et Journaux intimes herbe , Noël
“Pour l'aïoli, Céleste n'avait d'égale qu'Honorine. La morue était dessalée à point. Ce qui est rare. Habituellement, elle trempe trop, en deux eaux seulement. Plusieurs eaux étaient préférables. Une fois huit heures, puis trois fois deux heures. Il convenait aussi de la pocher à l'eau frémissante, avec du fenouil et des grains de poivre. Céleste avait aussi son huile d'olive pour "monter" l'aïoli. Du moulin Rossi, à Mouriès.” Jean-Claude Izzo livre Total Khéops La trilogie Fabio Montale: Total Khéops, Chourmo, Solea