“On doit en outre se rappeler que les Arabes, en très grande majorité d'origine orientale, s'étaient avancés, au VIIIe siècle, d'une part jusqu'au Poitou, d'autre part jusqu'à la vallée de la Saône et aussi qu'après leur défaite, ils demeurèrent relativement nombreux sur tout le littoral, de l'embouchure du Rhône à la frontière espagnole ainsi que dans les Alpes. Ils devinrent chrétiens et s'intégrèrent à la population autochtone. Il paraît que l'influence orientale se fait nettement sentir sur tout le littoral du golfe du Lion et autour de l'étang de Berre.” Hans Günther (1891–1968) anthropologue vie
“Le littoral français frémit à juste titre d’une marée noire majeure. Encore une fois, le gain à tout prix a largement favorisé ce drame : les responsables bien grassement rétribués méritent un long séjour dans la fange malodorante, milieu adéquat pour ces merdes financées.” Loïc Decrauze (1969) L'ancrage incertain, 1999 foi
“Les Normands étant les corsaires du Nord, les Arabes furent les corsaires du Sud. Sans rien dire de leur immense incursion dans l'Ouest, de l'Espagne aux vallées d'entre Poitiers et Tours ou leur destin fut scellé, ils piratèrent longuement sur le littoral de la Méditerranée "rhodanienne", dans le pays de Narbonne, de Maguelonne, et vers l'orient de Marseille, en ce qui fut ensuite Languedoc, Roussillon, Provence. En certains lieux ils ne firent que passer; ailleurs ils demeurèrent, notamment dans les montagnes littorales des Maures ou ils eurent un camps retranché difficile à forcer en ce temps d'armes sans portée lointaine; et ils méditèrent la conquête de tout le pays, aussi loin que la terre porte le galop du cheval : le monde n'était-il pas promis, et tout entier, aux louangeurs du Prophète, aux hommes de la "Guerre Sainte"? Et le vrai croyant, mort en conquérant le sol infidèle, n'était-il pas attendu par les vierges dans le lieu des délices, Walhalla sans bière et sans hydromel, - les hommes du Sud étant sobres de nature autant qu'ivrognes ceux du Nord? Ces Arabes, ces Maures, ces Sarrasins, disons mieux, ces Berbères islamisés étaient peut-être peu ou prou les cousins des hommes de notre midi de par une communauté d'ancêtres préhistoriques; ils entrèrent dans l'alliance de beaucoup de familles méridionales” Onésime Reclus (1837–1916) géographe français montagne , bière , nature , temps
“La nuit a des sifflets et des lacs de lueurs. Elle pend comme un fruit au littoral terrestre, comme un quartier de bœuf au poing d'or des cités. Ce cadavre palpitant a dénoué sa chevelure sur le monde, et dans ce faisceau, le dernier, le fantôme incertain des libertés se réfugie, épuise au bord des rues éclairées par le sens social son désir insensé de plein air et de péril.” Louis Aragon (1897–1982) poète et romancier français Le Paysan de Paris, 1926 liberté , nuit , monde , Sens
“La connaissance eut tôt fait de grandir entre nous. Ceci n'est plus, avais-je coutume de dire. Ceci n'est pas, corrigeait-il. Pas et plus étaient disjoints. Il m'offrait, à la gueule d'un serpent qui souriait, mon impossible que je pénétrais sans souffrir. D'où venait cet Ami? Sans doute, du moins sombre, du moins ouvrier des soleils. Son énergie que je jugeais grande éclatait en fougères patientes, humidité pour mon espoir. Ce dernier, en vérité, n'était qu'une neige de l'existence, l'affinité du renouveau. Un butin s'amoncelait, dessinant le littoral cruel que j'aurais un jour à parcourir. Le cœur de mon Ami m'entrait dans le cœur comme un trident, cœur souverain égaillé dans des conquêtes bientôt réduites en cendres, pour marquer combien la tentation se déprime chez qui s'établit, se rend. Nos confidences ne construiraient pas d'église; le mutisme reconduisait tous nos pouvoirs.” René Char livre Fureur et Mystère Fureur et mystère, 1948, Le Poème pulvérisé (1945-1947) connaissance , soleil , vérité , espoir