“Mon grand-père Jules, comme tous ces vieux que trois guerres n'avaient pas empêchés de vivre plus d'un siècle, avait le sens de la formule. Je le vois encore, dans les années trente, dans sa petite ferme sous Vézelay, l’œil vif et rond, la moustache en brosse tombant sur ses lèvres comme un chaume sur l'arête d'un toit, roussie à l'endroit où s'appuyaient des cigarettes mi-fumées qui se succédaient sans répit. Un jour, l'ancien qui était avare de mots avait lâché de retour de la veillée funèbre d'un jeune de la commune emporté par la tuberculose : « Il n'y a pas d'orgueil sur le visage d'un mort. » Le lendemain, au retour de l'enterrement, il avait lancé dans la communauté assemblée : « À quoi ça sert de mourir, si les vivants restent aussi cons? »”
Heureux comme Dieu en France, 2002
Thèmes
père , mort , guerre , année , jour , mot , sens , communauté , visage , voix , siècle , retour , vivants , grand , ferme , pluie , cigarette , jeunes , fumée , ronde , toit , lèvre , lancement , formule , jeune , assemblée , brosse , arête , lendemain , vivres , endroit , œil , connerie , ancien , commune , sou , enterrement , vif , emport , veille , orgueil , empêchement , avarieMarc Dugain 14
écrivain français 1957Citations similaires
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Le Sang d'Algérie, 1992

Petite Poucette, 2012

“Je préfère mourir comme un homme, que de vivre vraiment comme un lâche.”
I'd rather die like a man than live like a coward.
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Only God Can Judge Me