“Perdita, — dit le poète qui, à voir ainsi tout s’animer autour de lui selon sa pensée, sentait courir par tout son être une sorte de félicité intellectuelle, — ne vous semble-t-il pas que nous suivons le convoi de l’Été, de la Saison morte? Elle gît dans la barque funèbre, vêtue d’or comme une dogaresse, comme une Loredana, une Morosina ou une Soranza du siècle vermeil; et son cortège la conduit vers l’île de Murano, où quelque maître du feu l’enfermera dans un coffre de verre opalin, afin que, submergée au fond de la lagune, elle puisse du moins, à travers ses paupières diaphanes, contempler les souples jeux des algues, avec l’illusion d’avoir toujours autour de son corps la vie de sa chevelure voluptueuse, en attendant que le Soleil la rappelle.”

—  Gabriele d'Annunzio , livre Le Feu

Le Feu, Gabriele D'Annunzio, La Revue de Paris, Georges Hérelle, 1900, 5, I. L'épiphanie du feu
Romans, Le Feu, 1900

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 21 mai 2020. L'histoire
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Gabriele d'Annunzio 29
écrivain, poète, journaliste et dramaturge italien 1863–1938

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