“J’ai eu envie un jour de faire une blague à Sá-Carneiro – inventer un poète bucolique, de l’espèce compliquée, et le lui présenter, je ne sais plus comment, d’une façon plausible quelconque – Je passais quelques jours à tenter d’élaborer le poète mais je ne parvins à rien. Un jour où j'avais finalement renoncé — c'était le 8 mars 1914 — je m'approchai d'une haute commode et, prenant une feuille de papier, je me mis à écrire, debout, comme je le fais chaque fois que je peux. Et j'ai écrit trente et quelques poèmes d'affilée, dans une sorte d'extase dont je ne saurai saisir la nature. Ce fut le jour triomphal de ma vie et je ne pourrai en connaître d'autres comme celui-là. Je débutai par un titre : Le Gardeur de troupeaux.”
Et ce qui suivit fut l'apparition en moi de quelqu'un, à qui j'ai tout de suite donné le nom d'Alberto Caeiro. Excusez l'absurdité de la phrase : mon maître avait surgi en moi.
Lettre à Adolfo Casais Monteiro du [13, janvier, 1935] sur la naissance des hétéronymes
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Dernière mise à jour 21 mai 2020.
L'histoire
Thèmes
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écrivain et poète portugais 1888–1935Citations similaires

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