“Elle se retrouva la tête sous ses mains à lui, posées sur son crâne comme pour la protéger de ses mauvaises pensées, elle se retrouva le visage écrasé contre son veston qui lui grattait la joue et dont il avait remonté le col parce qu’il s’apprêtait à repartir après avoir rêvé face à la nuit, comme chaque soir, de ce si bel amour qu’il avait du mal à y croire. Alors, changeant brusquement d’idée dans une éblouissante volte-face que lui procura le fait d’avoir la vie sauve, répondant à l’invite de la mer, des nuages et de la pluie, répondant à la provocation de cette eau qu’elle avait encore dans les cheveux jetée d’une cruche en pleine face, elle enserra de ses deux bras son torse à lui, le plaqua à son corps rebelle et le tenant de la sorte collé à elle, vite, bascula sur la lande cet unique et lourd ensemble à deux têtes, ce monstre succombant d’amour fou, ce tortueux serpent à chaleur de volcan, ce roc de chair à deux bandes, ce démon qui dévorant l’offrande, vibrant, tel un rouleau compresseur, s’enroba de boue.”

Nouvelles, Matière première, 2013

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 22 mai 2020. L'histoire

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“Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
des éternels regards l'onde si lasse

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

l'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure”

Alcools
Variante: Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

“C'est comme ça qu'on grandit, en changeant face aux coups durs.”

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