“Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid!
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.”
—
Charles Baudelaire
,
livre
Les Fleurs du mal
Les Fleurs du Mal
Dernière mise à jour 22 mai 2020.
L'histoire
Thèmes
homme , côté , marché , sol , peine , plancher , voyage , milieu , tempête , équipage , navire , grand , train , aile , voyage , poète , gauche , compagnon , autre , voyageur , roi , princesse , prince , gueule , azur , exil , archer , gouffre , déposition , aviron , infirme , bec , géant , nuéeCharles Baudelaire 161
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