Thérèse Raquin
“Une autre soif lui était venue, celle des femmes, du luxe et de tout ce que comporte l’existence parisienne. Il se sentait quelque peu étourdi, comme un homme qui descend d’un vaisseau; et, dans l’hallucination du premier sommeil, il voyait passer et repasser continuellement les épaules de la Poissarde, les reins de la Débardeuse, les mollets de la Polonaise, la chevelure de la Sauvagesse. Puis deux grands yeux noirs, qui n’étaient pas dans le bal, parurent; et légers comme des papillons, ardents comme des torches, ils allaient, venaient, vibraient, montaient dans la corniche, descendaient jusqu’à sa bouche.
Frédéric s’acharnait à reconnaître ces yeux sans y parvenir. Mais déjà le rêve l’avait pris; il lui semblait qu’il était attelé près d’Arnoux, au timon d’un fiacre, et que la Maréchale, à califourchon sur lui, l’éventrait avec ses éperons d’or. (©BeQ)”
—
Gustave Flaubert
,
livre
L'Éducation sentimentale
Sentimental Education
Dernière mise à jour 22 mai 2020.
L'histoire
Thèmes
homme , femme , prix , rêve , noir , or , grand , bouche , épaule , existence , autre , reine , legs , soif , maréchal , chevelure , deux , bal , premier , venu , étourdissement , sauvage , molette , corniche , torche , tout , peu , vaisseau , près , luxe , papillon , yeuxGustave Flaubert 109
romancier et auteur dramatique français 1821–1880Citations similaires
Émile Zola
(1840–1902) romancier, auteur dramatique, critique artistique et littéraire et journaliste français
Paul Léautaud
(1872–1956) écrivain français
23 mai 1908
Journal littéraire, Le goût pour la relation
Comte de Lautréamont
(1846–1870) écrivain français
Maldoror = Les Chants de Maldoror, together with a translation of Lautréamont's Poésies