Lucrèce citations
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Lucrèce est un poète philosophe latin du Ier siècle av. J.-C. , auteur d'un seul ouvrage en six parties, le De rerum natura , un long poème passionné qui décrit le monde selon les principes d'Épicure.

C’est essentiellement grâce à lui que nous connaissons l'une des plus importantes écoles philosophiques de l'Antiquité, l'épicurisme, car des ouvrages d’Épicure, qui fut beaucoup lu et célébré dans toute l’Antiquité tardive, il ne reste pratiquement rien, sauf trois lettres et quelques sentences.

Si Lucrèce expose fidèlement la doctrine de son maître, il met à la défendre une âpreté nouvelle, une sombre ardeur. « On entend dans son vers les spectres qui s'appellent », dit Victor Hugo. Son tempérament angoissé et passionné est presque à l’opposé de celui du philosophe grec. Il vit dans une époque troublée par les guerres civiles et les proscriptions . De là, les pages sombres du De rerum natura sur la mort, le dégoût de la vie, la peste d’Athènes, de là aussi sa passion anti-religieuse qui s’en prend avec acharnement aux dieux, aux cultes et aux prêtres, passion que l’on ne retrouve pas dans les textes conservés d’Épicure, même si celui-ci critique la superstition et même la religion populaire. Contre les positions du monde clérical, il propose de se soustraire aux craintes induites par la sphère religieuse, à laquelle il oppose la dimension rationnelle.

Ainsi, il explique de façon matérielle les objets et le vivant, qui prennent forme via des combinaisons d'atomes.

Surtout, Lucrèce unit à la science épicurienne, souvent difficile, la douceur et la dimension visionnaire de la poésie. Wikipedia  

✵ 94 av. J.-C. – 55 av. J.-C.   •   Autres noms Lucretius Carus, Titus Carus Lucretius
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Lucrèce citations célèbres

“Mais rien n'est plus doux que d'occuper solidement les hauts lieux fortifiés par la science des sages, régions sereines d'où l'on peut abaisser ses regards sur les autres hommes, les voir errer de toutes parts, et chercher au hasard le chemin de la vie, rivaliser de génie, se disputer la gloire de la naissance, nuit et jour s'efforcer, par un labeur sans égal, de s'élever au comble des richesses ou de s'emparer du pouvoir. O misérable esprits des hommes, ô cœurs aveugles! Dans quelles ténèbres et dans quels dangers s'écoule ce peu d'instants qu'est la vie! Ne voyez-vous pas ce que crie la nature? Réclame-t-elle autre chose que pour le corps l'absence de douleur, et pour l'esprit un sentiment de bien-être, dépourvu d'inquiétude et de crainte?”

Sed nihil dulcius est, bene quam munita tenere
edita doctrina sapientum templa serena,
despicere unde queas alios passimque videre
errare atque viam palantis quaerere vitae,
certare ingenio, contendere nobilitate,
noctes atque dies niti praestante labore
ad summas emergere opes rerumque potiri.
O miseras hominum mentes, o pectora caeca !
Qualibus in tenebris vitae quantisque periclis
degitur hoc aevi quod cumquest ! Nonne videre
nihil aliud sibi naturam latrare, nisi ut qui
corpore seiunctus dolor absit, mente fruatur
iucundo sensu cura semota metuque ?
la
De natura rerum (De la nature)

“Regarde, en effet, quand la lumière du soleil fait pénétrer un faisceau de rayons dans l'obscurité de nos maisons : tu verras une multitude de corpuscules s'entremêler de mille façons à travers le vide dans le faisceau lumineux et, comme soldats d'une guerre éternelle, se livrer combats et batailles, guerroyer par escadrons, sans trêve, et ne cessant fiévreusement de se joindre et de se séparer : tu peux te figurer par là ce qu'est l'agitation sans fin des atomes dans le grand vide, autant toutefois qu'une petite chose peut en représenter une grande et nous guider sur la trace de sa connaissance.

Une autre raison d'observer attentivement les corpuscules qui s'agitent en désordre dans un rayon de soleil, c'est qu'une telle agitation nous révèle les mouvements invisibles auxquels sont entraînés les éléments de la matière. Car souvent tu verras beaucoup de ces poussières, sous l'impulsion sans doute de chocs imperceptibles, changer de direction, rebrousser chemin, tantôt à droite, tantôt à gauche et dans tous les sens. Or, leur mobilité tient évidemment à celle de leurs principes.

Les atomes, en effet, se meuvent les premiers par eux-mêmes ; c'est ensuite au tour des plus petits corps composés : les plus proches des atomes par leur force ; sous leurs chocs invisibles ils s'ébranlent, se mettent en marche et eux-mêmes en viennent à déplacer des corps plus importants. C'est ainsi que part des atomes le mouvement, qui s'élève toujours et parvient peu à peu à nos sens, pour parvenir enfin à la poussière que nous apercevons dans les rayons du soleil, alors même que les chocs qui la mettent en mouvement nous demeurent invisibles.”

De natura rerum (De la nature)

“Il est doux, quand sur la grande mer les vents soulèvent les flots, d'assister de la terre aux rudes épreuves d'autrui : non que la souffrance de personne nous soit un plaisir si grand; mais voir à quels maux on échappe soi-même est chose douce.”

Suave, mari magno turbantibus aequora ventis
e terra magnum alterius spectare laborem;
non quia vexari quemquamst iucunda voluptas,
sed quibus ipse malis careas quia cernere suavest.
la
De natura rerum (De la nature)

Lucrèce: Citations en anglais

“Besides we feel that mind to being comes
Along with body, with body grows and ages.
For just as children totter round about
With frames infirm and tender, so there follows
A weakling wisdom in their minds; and then,
Where years have ripened into robust powers,
Counsel is also greater, more increased
The power of mind; thereafter, where already
The body's shattered by master-powers of eld,
And fallen the frame with its enfeebled powers,
Thought hobbles, tongue wanders, and the mind gives way;
All fails, all's lacking at the selfsame time.
Therefore it suits that even the soul's dissolved,
Like smoke, into the lofty winds of air;
Since we behold the same to being come
Along with body and grow, and, as I've taught,
Crumble and crack, therewith outworn by eld.”

Praeterea gigni pariter cum corpore et una crescere sentimus pariterque senescere mentem. nam vel ut infirmo pueri teneroque vagantur corpore, sic animi sequitur sententia tenvis. inde ubi robustis adolevit viribus aetas, consilium quoque maius et auctior est animi vis. post ubi iam validis quassatum est viribus aevi corpus et obtusis ceciderunt viribus artus, claudicat ingenium, delirat lingua labat mens, omnia deficiunt atque uno tempore desunt. ergo dissolui quoque convenit omnem animai naturam, ceu fumus, in altas aëris auras; quando quidem gigni pariter pariterque videmus crescere et, ut docui, simul aevo fessa fatisci.

Book III, lines 445–458 (tr. W. E. Leonard)
De Rerum Natura (On the Nature of Things)

“Never trust her at any time, when the calm sea shows her false alluring smile.”
Infidi maris insidis virisque dolumque ut vitare velint, neve ullo tempore credant subdola cum ridet placidi pellacia ponti.

Book II, lines 557–559 (tr. Rouse)
De Rerum Natura (On the Nature of Things)

“So rolling time changes the seasons of things. What was of value, becomes in turn of no worth.”
Sic volvenda aetas commutat tempora rerum. Quod fuit in pretio, fit nullo denique honore.

Book V, lines 1276–1277 (tr. Bailey)
De Rerum Natura (On the Nature of Things)

“Life is one long struggle in the dark.”
Omnis cum in tenebris praesertim vita laboret.

Book II, line 54 (tr. Rouse)
De Rerum Natura (On the Nature of Things)

“Nothing can be produced from nothing.”
Nil posse creari de nihilo<!--nilo?-->.

Nil posse creari
de nihilo.
Book I, lines 156–157 (tr. Munro)
Variant translations:
Nothing can be created from nothing.
Nothing can be created out of nothing.
De Rerum Natura (On the Nature of Things)

“For no fact is so simple we believe it at first sight,
And there is nothing that exists so great or marvellous
That over time mankind does not admire it less and less.”

Sed neque tam facilis res ulla est, quin ea primum difficilis magis ad credendum constet, itemque nil adeo magnum neque tam mirabile quicquam, quod non paulatim minuant mirarier omnes.

Book II, lines 1026–1029 (tr. Stallings)
De Rerum Natura (On the Nature of Things)

“To none is life given in freehold; to all on lease.”
Vitaque mancipio, nulli datur, omnibus usu.

Book III, line 971 (tr. R. E. Latham)
De Rerum Natura (On the Nature of Things)

“So far as it goes, a small thing may give an analogy of great things, and show the tracks of knowledge.”
Dum taxat, rerum magnarum parva potest res exemplare dare et vestigia notitiai.

Dum taxat, rerum magnarum parva potest res
exemplare dare et vestigia notitiae.
Book II, lines 123–124 (tr. Rouse)
De Rerum Natura (On the Nature of Things)

“So potent was Religion in persuading to do wrong.”
Tantum religio potuit suadere malorum.

Book I, line 101 (tr. Alicia Stallings)
H. A. J. Munro's translation:
So great the evils to which religion could prompt!
W. H. D. Rouse's translation:
So potent was Superstition in persuading to evil deeds.
De Rerum Natura (On the Nature of Things)

“Pleasant it is, when over a great sea the winds trouble the waters, to gaze from shore upon another's great tribulation: not because any man's troubles are a delectable joy, but because to perceive from what ills you are free yourself is pleasant.”
Suave mari magno turbantibus aequora ventis e terra magnum alterius spectare laborem; non quia vexari quemquamst jucunda voluptas, sed quibus ipse malis careas quia cernere suave est.

Book II, lines 1–4 (tr. Rouse)
De Rerum Natura (On the Nature of Things)

“Custom renders love attractive; for that which is struck by oft-repeated blows however lightly, yet after long course of time is overpowered and gives way. See you not too that drops of water falling on rocks after long course of time scoop a hole through these rocks?”
Consuetudo concinnat amorem; nam leviter quamvis quod crebro tunditur ictu, vincitur in longo spatio tamen atque labascit. Nonne vides etiam guttas in saxa cadentis umoris longo in spatio pertundere saxa?

Book IV, lines 1283–1287 (tr. Munro)
De Rerum Natura (On the Nature of Things)

“Superstition is now in her turn cast down and trampled underfoot, whilst we by the victory are exalted high as heaven.”
Quare religio pedibus subiecta vicissim opteritur, nos exaequat victoria caelo.

Book I, lines 78–79 (tr. W. H. D. Rouse)
De Rerum Natura (On the Nature of Things)

“Nay, even suppose when we have suffered fate,
The soul could feel in her divided state,
What's that to us? for we are only we,
While souls and bodies in one frame agree.
Nay, though our atoms should revolve by chance,
And matter leap into the former dance;
Though time our life and motion could restore,
And make our bodies what they were before,
What gain to us would all this bustle bring?
The new-made man would be another thing;
When once an interrupting pause is made,
That individual being is decayed.
We, who are dead and gone, shall bear no part
In all the pleasures, nor shall feel the smart,
Which to that other mortal shall accrue,
Whom of our matter, time shall mould anew.
For backward if you look, on that long space
Of ages past, and view the changing face
Of matter, tossed and variously combined
In sundry shapes, ’tis easy for the mind
From thence t' infer that seeds of things have been
In the same order as they now are seen:
Which yet our dark remembrance cannot trace,
Because a pause of life, a gaping space
Has come betwixt, where memory lies dead,
And all the wandering motions from the sense are fled.”

Et si iam nostro sentit de corpore postquam distractast animi natura animaeque potestas, tamen est ad nos, qui comptu coniugioque corporis atque animae consistimus uniter apti. nec, si materiem nostram collegerit aetas post obitum rursumque redegerit ut sita nunc est, atque iterum nobis fuerint data lumina vitae, quicquam tamen ad nos id quoque factum, interrupta semel cum sit repetentia nostri. et nunc nil ad nos de nobis attinet, ante qui fuimus, [neque] iam de illis nos adficit angor. nam cum respicias inmensi temporis omne praeteritum spatium, tum motus materiai quam sint, facile hoc adcredere possis, saepe in eodem, ut nunc sunt, ordine posta haec eadem, quibus e nunc nos sumus, ante fuisse. nec memori tamen id quimus reprehendere mente; inter enim iectast vitai pausa vageque deerrarunt passim motus ab sensibus omnes.

Book III, lines 843–860 (tr. John Dryden)
De Rerum Natura (On the Nature of Things)

“If you well apprehend and keep in mind these things, nature free at once and rid of her haughty lords is seen to do all things spontaneously of herself without the meddling of the gods.”

Lucretius livre De rerum natura

De Rerum Natura (On the Nature of Things)
Original: (la) Quae bene cognita si teneas, natura videtur
Libera continuo, dominis privata superbis,
ipsa sua per se sponte omnia dis agere expers.

Book II, lines 1090–1092 (tr. Munro)

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