Jean Racine citations

Jean Racine est un dramaturge et poète français, considéré comme l'un des plus grands auteurs de tragédies de la période classique en France.

Issu d'une famille de petits notables et vite orphelin, il est éduqué par les « Solitaires » de Port-Royal et reçoit une solide éducation littéraire et religieuse . Il choisit ensuite de se consacrer à la littérature et particulièrement au théâtre en faisant jouer La Thébaïde en 1664 et Alexandre le Grand en 1665, qui est son premier succès et qui lui vaut le soutien du jeune roi Louis XIV, tandis qu’il se brouille avec Molière.

Le succès d'Andromaque en 1667 ouvre une décennie de grande création où l'on trouve à côté d'une unique comédie six grandes tragédies : Britannicus , Bérénice , Bajazet , Mithridate , Iphigénie et Phèdre . Élu à l'Académie française en 1672, et parvenu au faîte de la gloire grâce à Iphigénie et Phèdre tout en ayant acquis une confortable aisance financière, il se laissa convaincre par ses appuis haut placés à la Cour d'abandonner le « métier de poésie » pour briguer le « glorieux emploi » d'historien du roi. Devenu l'un des courtisans les plus proches du Roi-Soleil, il n'abandonna quelquefois son travail d'historien que pour répondre à la demande de Madame de Maintenon en donnant deux tragédies aux sujets bibliques aux jeunes filles de Saint-Cyr : Esther et Athalie , ou pour écrire dans le plus grand secret son Abrégé de l'histoire de Port-Royal . L'énorme travail auquel il avait consacré l'essentiel des vingt dernières années de sa vie, l'histoire de Louis XIV, disparut entièrement dans l'incendie de la maison de son successeur, Valincour.

Privilégiant les sujets grecs, Racine, cherchant à rivaliser avec Pierre Corneille, a néanmoins traité trois sujets romains, et un sujet moderne, Bajazet , mais décalé dans l'espace puisque se déroulant dans l'Empire ottoman. On a pu lui reprocher le manque de vérité historique et le manque d'action , mais on a salué la musique de ses vers, son respect assez strict des unités de temps, de lieu et d'action qui renforcent la densité et le sentiment tragique, ainsi que de la vraisemblance psychologique : les passions de chacun deviennent en effet les instruments du destin. Parmi ces passions, l'amour tient la première place et Racine l'analyse avec ses manifestations physiologiques. La passion anime et détruit les personnages pourtant tout-puissants qui tentent en vain de lutter contre la pente fatale de l'entraînement des passions. Racine est ainsi parvenu à montrer si puissamment ce cheminement inexorable propre à faire naître la frayeur et la pitié que la critique a longtemps estimé qu'il avait cherché à associer la prédestination janséniste et le fatum des tragédies de l'Antiquité.

L'économie des moyens , la rigueur de la construction , la maîtrise de l'alexandrin et la profondeur de l'analyse psychologique font des œuvres de Jean Racine un modèle de la tragédie classique française.

✵ 22. décembre 1639 – 21. avril 1699   •   Autres noms Jean Babtiste Racine
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Œuvres

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Athalie
Jean Racine
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Jean Racine citations célèbres

Jean Racine Citations

“Hippolyte à Thésée : Ainsi que la vertu, le crime a ses degrés;
Et jamais on n'a vu la timide innocence”

Phèdre
Variante: Ainsi que la vertu, le crime a ses dégrés;
Et jamais on n'a vu la timide innocence
Passer subitement à l'extrême licence.

“Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue;
Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue;
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler;
Je sentis tout mon corps et transir et brûler :
Je reconnus Vénus et ses feux redoutables,
D’un sang qu’elle poursuit tourments inévitables!
Par des vœux assidus je crus les détourner :
Je lui bâtis un temple, et pris soin de l’orner;
De victimes moi-même à toute heure entourée,
Je cherchais dans leurs flancs ma raison égarée :
D’un incurable amour remèdes impuissants!
En vain sur les autels ma main brûlait l’encens!
Quand ma bouche implorait le nom de la déesse,
J’adorais Hippolyte; et, le voyant sans cesse,
Même au pied des autels que je faisais fumer,
J’offrais tout à ce dieu que je n’osais nommer.
Je l’évitais partout. Ô comble de misère!
Mes yeux le retrouvaient dans les traits de son père.
Contre moi-même enfin j’osai me révolter :
J’excitai mon courage à le persécuter.
Pour bannir l’ennemi dont j’étais idolâtre,
J’affectai les chagrins d’une injuste marâtre;
Je pressai son exil; et mes cris éternels
L’arrachèrent du sein et des bras paternels.
Je respirais, ŒNONE; et, depuis son absence,
Mes jours moins agités coulaient dans l’innocence :
Soumise à mon époux, et cachant mes ennuis,
De son fatal hymen je cultivais les fruits.
Vaines précautions! Cruelle destinée!
Par mon époux lui-même à Trézène amenée,
J’ai revu l’ennemi que j’avais éloigné :
Ma blessure trop vive aussitôt a saigné.
Ce n’est plus une ardeur dans mes veines cachée :
C’est Vénus tout entière à sa proie attachée.
J’ai conçu pour mon crime une juste terreur;
J’ai pris la vie en haine, et ma flamme en horreur;
Je voulais en mourant prendre soin de ma gloire,
Et dérober au jour une flamme si noire :
Je n’ai pu soutenir tes larmes, tes combats :
Je t’ai tout avoué; je ne m’en repens pas.
Pourvu que, de ma mort respectant les approches,
Tu ne m’affliges plus par d’injustes reproches,
Et que tes vains secours cessent de rappeler
Un reste de chaleur tout prêt à s’exhaler.”

Phèdre

“Ce n'est plus une ardeur dans mes veines cachée :
C'est Vénus toute entière à sa proie attachée.”

Variante: Ce n'est plus une ardeur dans mes veines cachée:
C'est Vénus tout entière à sa proie attachée.

“Dieu des Juifs, tu l'emportes!”

Athalie (1691)

“Pour réparer des ans l'irréparable outrage.”

Athalie (1691)

“C'est toi qui l'as nommé.”

Phèdre (1677)

“L'innocence enfin n'a rien à redouter.”

Phèdre (1677)

“Je l'ai trop aimé pour ne le point haïr!”

Source: Andromaque

Jean Racine: Citations en anglais

“You are Emperor, my lord, and yet you weep?”

Jean Racine Bérénice

Vous êtes empereur, Seigneur, et vous pleurez!
Bérénice, Bérénice, (1670), act IV, scene V.

“I loved him too much not to hate him at all!”

Jean Racine Andromaque

Je l'ai trop aimé pour ne le point haïr!
Source: Hermione, Andromaque (1667), act II, scene I.

“It is no longer a passion hidden in my heart:
It is Venus herself fastened to her prey.”

Jean Racine Phèdre

Ce n'est plus une ardeur dans mes veines cachée:
C'est Vénus tout entière à sa proie attachée.
Phèdre, act I, scene III.
Phèdre (1677)

“Innocence has nothing to dread.”

Jean Racine Phèdre

L'innocence enfin n'a rien à redouter.
Hippolyte, act III, scene VI.
Phèdre (1677)

“My only hope lies in my despair.”

Jean Racine Bajazet

Mon unique espérance est dans mon désespoir.
Atalide, Bajazet, (1672), act I, scene IV.

“God of the Jews, you prevail!”

Jean Racine Athalie

Dieu des Juifs, tu l'emportes!
Athalie, act V, scene VI.
Athalie (1691)

“Crime, like virtue, has its degrees;
And timid innocence was never known
To blossom suddenly into extreme license.”

Jean Racine Phèdre

Ainsi que la vertu, le crime a ses dégrés;
Et jamais on n'a vu la timide innocence
Passer subitement à l'extrême licence.
Hippolyte, act IV, scene II.
Phèdre (1677)

“All afflicts and injures me, and conspires to my injury.”

Jean Racine Phèdre

Tout m'afflige et me nuit, et conspire à me nuire.
Phèdre, act I, scene III.
Phèdre (1677)

“To repair the irreparable ravages of time.”

Jean Racine Athalie

Pour réparer des ans l'irréparable outrage.
Athalie, act II, scene V (1691).
Athalie (1691)

“You have named him, not I.”

Jean Racine Phèdre

C'est toi qui l'as nommé.
Phèdre, act I, scene III.
Phèdre (1677)

“Today, let us make haste to enjoy life. Who knows if we will be tomorrow?”

Jean Racine Athalie

Hâtons-nous aujourd'hui de jouir de la vie. Qui sait si nous serons demain?
Athalie, act II, scene IX.
Athalie (1691)

“Behind a veil, unseen yet present,
I was the forceful soul that moved this mighty body.”

Jean Racine Britannicus

Derrière un voile, invisible et présente,
J'étais de ce grand corps l'âme toute-puissante.
Agrippine, Britannicus, (1669), act I, scene I.

“Ariane, my sister, wounded by what love,
You died on the shores where you were abandoned.”

Jean Racine Phèdre

Ariane, ma sœur, de quel amour blessée,
Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée.
Phèdre, act I, scene III.
Phèdre (1677)

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