“Fixez, avec le plus de justesse et d'impartialité que vous pourrez, les prérogatives de l'homme et de la femme; mais n'oubliez pas que, faute de réflexion et de principes, rien ne pénètre jusqu'à une certaine profondeur de conviction dans l'entendement des femmes; que les idées de justice, de vertu, de vice, de bonté, de méchanceté, nagent à la superficie de leur âme; qu'elles ont conservé l'amour-propre et l'intérêt personnel avec toute l'énergie de nature; et que, plus civilisées que nous en dehors, elles sont restées de vraies sauvages en dedans, toutes machiavélistes, du plus au moins. Le symbole des femmes en général est celle de l'Apocalypse, sur le front de laquelle il est écrit : MYSTÈRE.” Denis Diderot (1713–1784) écrivain, philosophe et encyclopédiste français Correspondance âme , idée , nature , faute
“En général, malheureusement, les qualités requises pour conquérir le pouvoir et pour le garder n’ont presque aucun rapport avec celles qui sont nécessaires pour l’exercer avec compétence et impartialité.” Jean-François Revel (1924–2006) Ni Marx ni Jésus, 1970 rapports
“Notre premier devoir, c’est la vérité. Les anciens des forces supplétives, les Harkis et leurs familles, ont été les victimes d'une terrible tragédie. Les massacres commis en 1962, frappant les militaires comme les civils, les femmes comme les enfants, laisseront pour toujours l'empreinte irréparable de la barbarie. Ils doivent être reconnus. La France, en quittant le sol algérien, n’a pas su les empêcher. Elle n’a pas su sauver ses enfants. Les Harkis ne sauraient demeurer les oubliés d’une histoire enfouie. Ils doivent désormais prendre toute leur place dans notre mémoire. La mission des historiens doit se poursuivre. Elle doit être menée avec conscience et impartialité. La connaissance du passé, parce qu'elle permet de rendre justice aux victimes de l’histoire ne peut que servir l’approfondissement de notre concorde nationale. Ce devoir de vérité trouve son prolongement naturel dans un devoir de reconnaissance..” Jacques Chirac (1932–2019) 5e président de la cinquième République Française Harki histoire , connaissance , mémoire , reconnaissance
“J'ouvre le Kreisleriana du divin Hoffmann, et j'y lis une curieuse recommandation. Le musicien consciencieux doit se servir du vin de Champagne pour composer un opéra-comique. Il y trouvera la gaieté mousseuse et légère que réclame le genre. La musique religieuse demande du vin du Rhin ou du Jurançon. Comme au fond des idées profondes, il y a là une amertume enivrante; mais la musique héroïque ne peut pas se passer de vin de Bourgogne. Il a la fougue sérieuse et l'entraînement du patriotisme. Voilà certainement qui est mieux, et outre le sentiment passionné d'un buveur, j'y trouve une impartialité qui fait le plus grand honneur à un Allemand.” Charles Baudelaire (1821–1867) poète français Petits Poèmes en prose, 1869 idée , passion , vin , musique
“Comparez ces deux journaux quasi homonymes : The Times et Le Temps. Les intérêts, dont ils suivent, l’un et l’autre, les ordres, sont de nature semblable ; leurs publics, des deux côtés, aussi éloignés des masses populaires ; leur impartialité, également suspecte. Qui lit le premier, cependant, en saura toujours, sur le monde, tel qu’il est, infiniment plus que les abonnés du second.” Marc Bloch livre L'Étrange Défaite L'Étrange Défaite
“[…] l’esprit occidental est presque entièrement d’essence chrétienne dans tout ce qu’il a de positif. Il n’est pas au pouvoir des hommes de se défaire, par leurs propres moyens, c’est-à-dire par de simples idéologies, d’une si profonde hérédité; leurs intelligences s’exercent selon des habitudes séculaires, même lorsqu’elles inventent des erreurs. On ne peut faire abstraction de cette formation intellectuelle et mentale, si diminuée soit-elle (1); s’il en est ainsi, et si le point de vue traditionnel subsiste inconsciemment même chez ceux qui estiment ne plus devoir se réclamer d’aucune tradition, ou chez ceux qui, par simple souci d’impartialité, veulent se placer en dehors du point de vue chrétien ou juif, comment pourrait-on supposer que les éléments constitutifs d’une autre tradition puissent être interprétés dans leur véritable sens? N’est-il pas frappant que les opinions courantes sur l’Islam par exemple, soient à peu près identiques chez la majorité des Occidentaux, qu’ils se disent chrétiens ou qu’ils se flattent de ne plus l’être? Les réserves qu’ils formulent à l’égard de l’Islam, — pour ne rien dire des cas d’ignorance pure et simple ou d’une hostilité franchement moderniste, — proviennent généralement beaucoup moins d’une juste appréciation des choses, qu’elles ne sont le fait d’une hérédité mentale et psychique, qui subsiste dans la pensée occidentale et qui souvent n’y est plus autre chose que le résidu de la vraie spiritualité chrétienne."1. Les erreurs philosophiques elles-mêmes ne seraient pas concevables, si elles ne représentaient la négation de certaines vérités, et si ces négations n’étaient des réactions directes ou indirectes contre certaines limitations formelles de la tradition; on voit par là qu’aucune erreur, philosophique ou religieuse, ne peut prétendre à une parfaite indépendance et autonomie vis-à-vis de la tradition ou de la conception traditionnelle qu’elle rejette ou qu’elle défigure."Christianisme et Islam", in Etudes Traditionnelles numéro spécial Tradition islamique, 1934.” Frithjof Schuon (1907–1998) métaphysicien, théologien et philosophe suisse