“Quand il laissa retomber ses mains sur le clavier, on put croire encore au hasard d'une belle harmonie formée malgré lui. Mais une seconde après la musique déferla, emportant par sa puissance les doutes, les voix, les bruits, effaçant les mines hilares, les regards échangés, écartant les murs, dispersant la lumière du salon dans l'immensité nocturne du ciel derrière les fenêtres.
Il n'avait pas l'impression de jouer. Il avançait à travers une nuit, respirait sa transparence fragile d'infinies facettes de glace, de feuilles, de vent. Il ne portait plus aucun mal en lui. Pas de crainte de ce qui allait arriver. Pas d'angoisse ou de remords. La nuit à travers laquelle il avançait disait et ce mal, et cette peur, mais tout cela était déjà devenu musique et n'existait que par sa beauté.”
—
Andreï Makine
,
livre
La Musique d'une vie
La Musique d'une vie, 2001
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Dernière mise à jour 11 juin 2021.
L'histoire
Citations similaires

Ibant obscuri sola sub nocte per umbram
Perque domos Ditis vacuas et inania regna :
Quale per incertam lunam sub luce maligna
Est iter in silvis, ubi caelum condidit umbra
Juppiter et rebus nox abstulit atra colorem.
la
Passage fameux du chant VI au cours duquel Énée descend vivant aux Enfers, guidé par la Sibylle de Cumes. Ibant obscuri sola sub nocte est un très fameux exemple d' hypallage .
L'Énéide