“[En 1953], mon option française étant inébranlable, c'est avec ce rêve [de communauté franco-algérienne] que je fis précisément mon entrée à l'Assemblée de l'Union française. Au moment où je pénétrai pour la première fois dans la salle du congrès de Versailles bourdonnant encore de tant d'événements politiques […] je pris conscience du bond prodigieux que j'avais effectué à travers le temps et l'espace, depuis les réunions de djemaâ de mon modeste village qui se déroulaient en plein air, les gens étant assis à terre, jusqu'au palais de Louis XIV où nous siégions sous les ors, les fresques et les plafonds rutilants de lumières. […] Fortement pénétré de la mission qui m'était confiée, j'avais, en plus, trop de respect pour les fantômes à qui le château devait tant de beauté et de prestige pour ne pas répondre avec empressement aux exigences de mon mandat. [En 1959] je fus accueilli au Conseil d'État avec une sympathie mêlée d'une curiosité de bon aloi… Mânes de Montesquieu, comment peut-on être à la fois Kabyle et conseiller d'État à Paris?”

Le pont de Bereq'Mouch: ou, Le bond de mille ans, 1979

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 21 mai 2020. L'histoire

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