“C'est la raison, facile à comprendre, pour laquelle un système de monnaie-marchandise, tel que le mécanisme de marché à tendance à le produire sans intervention extérieure, est incompatible avec la production industrielle. La monnaie-marchandise est simplement une marchandise qui se trouve fonctionner comme monnaie; aussi, en principe, on ne saurait en augmenter la masse, sous peine de restreindre la masse des marchandises qui ne fonctionnent pas en tant que monnaie. En pratique courante, la monnaie-marchandise est de l'or ou de l'argent, dont on peut augmenter la masse en un court laps de temps, mais dans une faible mesure. Or une expansion de la production et du commerce qui n'est pas accompagnée d'une augmentation de la masse monétaire doit causer une chute des prix : c'est précisément le type de déflation désastreuse que nous avons à l'esprit.”

La Grande Transformation (1944), Deuxième partie : Grandeur et décadence de l'économie de marché, Chapitre 16 : Le marché et l'organisation de la production

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 21 mai 2020. L'histoire

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“Le point fondamental est le suivant : le travail, la terre et l'argent sont des éléments essentiels de l'industrie; ils doivent eux aussi être organisés en marchés; ces marchés forment en fait une partie absolument essentielle du système économique. Mais il est évident que travail, terre et monnaie ne sont pas des marchandises; en ce qui les concerne, le postulat selon lequel tout ce qui est acheté et vendu doit avoir été produit pour la vente est carrément faux. En d'autres termes, si l'on s'en tient à la définition empirique de la marchandise, ce ne sont pas des marchandises. Le travail n'est que l'autre nom de l'activité économique qui accompagne la vie elle-même -- laquelle, de son côté, n'est pas produite pour la vente mais pour des raisons entièrement différentes --, et cette activité ne peut pas non plus être détachée du reste de la vie, être entreposée ou mobilisée; la terre n'est que l'autre nom de la nature, qui n'est pas produite par l'homme; enfin, la monnaie réelle est simplement un signe de pouvoir d'achat qui, en règle générale, n'est pas le moins du monde produit, mais est une création du mécanisme de la banque ou de la finance d'État. Aucun de ces trois éléments -- travail, terre, monnaie -- n'est produit pour la vente; lorsqu'on les décrit comme des marchandises, c'est entièrement fictif.”

La Grande Transformation (1944), Deuxième partie : Grandeur et décadence de l'économie de marché, Chapitre 6 : Le marché autorégulateur et les marchandises fictives : travail, terre et monnaie

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“Lénine aurait déclaré que la meilleure manière de détruire le système capitaliste est de s’attaquer à sa monnaie. […] Il avait raison. Il n’y a pas de manière plus subtile, plus sûre et plus discrète de renverser l’ordre existant de la société que de vicier sa monnaie.”

Lenin is said to have declared that the best way to destroy the capitalist system was to debauch the currency. […] Lenin was certainly right. There is no subtler, no surer means of overturning the existing basis of society than to debauch the currency.
en
Les Conséquences économiques de la paix, 1920

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“Avez-vous la monnaie de ma pièce? Personne au monde ne peut avoir la monnaie de ma pièce.”

Robert Desnos (1900–1945) poète français

Deuil pour deuil, 1924

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“Tout est envisagé en termes de marchandises et la représentation est en opposition au directement vécu.”

Michel Vézina (1960) écrivain québécois

Pépins de réalités, 2016

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