“Écrouée à l’Abbaye, elle éprouve un soulagement profond à pouvoir se recueillir et retremper ses forces dans ses réflexions et ses souvenirs. Elle est de longue main préparée aux grands sacrifices. Les conversations des geôliers, les bruits du dehors, les avertissements, les menaces n’arrêtent ni ses méditations, ni son récit. Elle écrit sous les yeux des misérables « qui l’auraient massacrée, s’ils eussent pu lire une ligne. » En vingt-deux jours elle a couvert trois cents pages. Achèvera-t-elle le nouveau cahier qu’elle commence? On l’interrompt pour lui apprendre qu’elle est comprise dans l’acte d’accusation de Brissot. Le temps lui échappe : « à suivre les choses pied à pied, elle aurait à faire un travail pour lequel il ne lui reste plus assez à vivre, » et elle se resserre, elle se résume. Le dégoût la prend enfin, le désespoir l’emporte: « Je ne sais plus conduire ma plume au milieu des horreurs qui déchirent ma patrie! s’écrie-t-elle : je ne puis vivre sur ses ruines, j’aime mieux m’y ensevelir. Nature, ouvre ton sein… Dieu juste, reçois-moi. »”
Il est ici question de Madame Roland.
L'Éducation des femmes par les femmes, 1885, Madame Roland
Thèmes
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pédagogue et universitaire français 1828–1904Citations similaires

fr
A une question d'un journaliste lui demandant sa lecture du 11 septembre.
Autres citations
Variante: Je suis un sceptique. Je ne veux pas qu'on me fasse prendre des vessies pour des lanternes. Je ne veux pas qu'on m'impose de croire à quoi que ce soit. Et j'essaye d'appliquer mon intelligence et mon expérience aux jugements sur les éléments en ma possession. Quand on me dit qu'un avion a percuté le Pentagone et qu'on ne trouve ni sièges, ni réacteurs, ni queue, ni roues, ni rien, je me dis quand même que c'est un avion fantôme! Quand on me dit qu'il y avait trois mille morts dans la "tour infernale", et qu'on n'a trouvé que trois cents cadavres, je me dis qu'il en manque deux mille sept cents… Mais je sais qu'il est tout à fait dangereux de dire ça