“L’existence de la couche des travailleurs immigrés a déjà engendré, en Occident, des problèmes qui comptent parmi les plus importants et difficiles de notre époque. […] Quelle que soit la manière dont on les qualifie, ces graves conflits sont devenus, et pour longtemps, une donnée permanente de la vie à l’Ouest. La permanence de cette couche sociale et son maintien dans cet état semi-servile est objectivement indispensable à l’existence d’une société dont les contradictions sont exacerbées par le discours sur les libertés civiles, les droits de l’homme et l’égalité des chances. Dans une certaine mesure, c’est une aubaine pour l’Occident que ces problèmes soient perçus comme raciaux : cela permet d’occulter leur essence sociale et leur caractère organique. Dans le cas contraire, ils seraient apparus depuis longtemps pour ce qu’ils sont en réalité : les escarmouches d’un conflit de classes.”

L'occidentisme, 1995, Structure sociale de la population

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 21 mai 2020. L'histoire

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“C'est par un état de violence permanente que le despote peut faire valoir sa volonté sur le corps social tout entier. Le despote est donc celui qui exerce en permanence — hors statut et hors la loi, mais d'une manière qui est complètement intriquée dans son existence même — et qui fait valoir d'une façon criminelle son intérêt. C'est le hors-la-loi permanent, c'est l'individu sans lien social. Le despote est l'homme seul. Le despote est celui qui, par son existence même et par sa seule existence, effectue le crime maximum, le crime par excellence, celui de la rupture totale du pacte social par lequel le corps même de la société doit pouvoir exister et se maintenir. Le despote est celui dont l'existence fait corps avec le crime, dont la nature est donc identique à une contre-nature. C'est l'individu qui fait valoir sa violence, ses caprices, sa non-raison, comme loi générale ou comme raison d'État. C'est-à-dire que, au sens strict, depuis sa naissance jusqu'à la mort, en tout cas pendant tout l'exercice de son pouvoir despotique, le roi — ou en tout cas le roi tyrannique — est tout simplement un monstre. Le premier monstre juridique que l'on voit apparaître, se dessiner dans le nouveau régime de l'économie du pouvoir de punir, le premier monstre qui apparaît, le premier monstre repéré et qualifié, ce n'est pas l'assassin, ce n'est pas le violateur, ce n'est pas celui qui brise les lois de la nature; c'est celui qui brise le pacte social fondamental. Le premier monstre, c'est le roi. C'est le roi qui est, je crois, le grand modèle général à partir duquel dériveront historiquement, par toute une série de déplacements et de transformations successives, les innombrables petits monstres qui vont peupler la psychiatrie et la psychiatrie légale du XIXe siècle.”

Michel Foucault (1926–1984) philosophe français

Les Anormaux — Cours au Collège de France, 1974-1975, Cours du 29 janvier 1975

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