“Posons pour maxime incontestable que les premiers mouvements de la nature sont toujours droits : il n’y a point de perversité originelle dans le cœur humain; il ne s’y trouve pas un seul vice dont on ne puisse dire comment et par où il y est entré. La seule passion naturelle à l’homme est l’amour de soi-même, ou l’amour-propre pris dans un sens étendu. Cet amour-propre en soi ou relativement à nous est bon et utile; et, comme il n’a point de rapport nécessaire à autrui, il est à cet égard naturellement indifférent; il ne devient bon ou mauvais que par l’application qu’on en fait et les relations qu’on lui donne.”

Émile, ou De l'éducation, 1762

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 21 mai 2020. L'histoire
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Jean-Jacques Rousseau 265
philosophe, compositeur et critique musical genevois 1712–1778

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“L'amour est, comme la médecine, seulement l'art d'aider à la nature.”

Les Liaisons dangereuses, 1782, Marquise de Merteuil

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“Il y a deux passions qui ont toujours marqué les actions humaines : l'amour du pouvoir et l'amour de l'argent”

Benjamin Franklin (1706–1790) un des Pères fondateurs des Etats Unis d'Amérique, politicien, écrivain, philosophe, physicien, publiciste …
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“Tout le mal vient de ce que les hommes croient que certaines situations existent où l’on peut agir sans amour envers les hommes, tandis que de telles situations n’existent pas. Envers les choses, on peut agir sans amour : on peut, sans amour, fendre le bois, battre le fer, cuire des briques; mais dans les rapports d’homme à homme l’amour est aussi indispensable que l’est par exemple la prudence dans les rapports de l’homme avec les abeilles. La nature le veut ainsi, c’est une nécessité de l’ordre des choses. Si l’on voulait laisser de côté la prudence quand on a affaire aux abeilles, on nuirait aux abeilles et on se nuirait à soi-même. Et pareillement il n’y a pas à songer à laisser de côté l’amour quand on a affaire aux hommes. Et cela n’est que juste, car l’amour réciproque entre hommes est l’unique fondement possible de la vie de l’humanité. Sans doute un homme ne peut pas se contraindre à aimer, comme il peut se contraindre à travailler; mais de là ne résulte point que quelqu’un puisse agir envers les hommes sans amour, surtout si lui-même a besoin des autres hommes. L’homme qui ne se sent pas d’amour pour les autres hommes, qu’un tel homme s’occupe de soi, de choses inanimées, de tout ce qui lui plaira, excepté des hommes! De même que l’on se saurait manger sans dommage et avec profit que si l’on éprouve le désir de manger, de même on ne peut agir envers les hommes sans dommage et avec profit si l’on ne commence point par aimer les hommes.”

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Résurrection, 1899

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