“Un autre préjugé non moins tenace fait considérer l'Islam comme figé dans un Moyen Age éternel dont sortiraient épisodiquement des fanatiques venant accomplir des actes de barbarie, autrefois avec le sabre, aujourd'hui avec des bombes. Ces préjugés rendent d'autant plus difficile l'appréhension de l'islam comme religion à vocation universelle, ayant donné naissance à une civilisation prestigieuse. Parviendra-t-on, en cent vingt-huit pages, à déraciner ces préjugés? […] L'amalgame est trop vite fait entre islam et islamisme. […] Mais on ne saurait confondre islam, religion et civilisation, et islamisme, ce phénomène contemporain qui s'apparente à des accès de fièvre et qui traduit un profond malaise dans le monde musulman face à une modernité laïque.”

L'Islam, 2001

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 4 juin 2021. L'histoire

Citations similaires

Bill Clinton photo

“En Europe, la plupart des batailles que nous avons menées durant les cinquante dernières années étaient destinées à combattre les préjugés contre les juifs. Et maintenant, qu'allons-nous faire? Remplacer un préjugé antisémite par un préjugé anti-islamique?”

Bill Clinton (1946) 42e président des États-Unis d'Amérique

In Europe, most of the struggles we've had in the past 50 years have been to fight prejudices against Jews, to fight against anti-Semitism. So now what are we going to do? Replace the anti-Semitic prejudice with anti-Islamic prejudice?
en

Marguerite Yourcenar photo

“Il est arrivé que des Européens reviennent à la foi chrétienne grâce à la lecture de Guénon, en quoi ils ne paraissent pas avoir été dérangés par le fait que lui-même avait adhéré à l’Islam et, au Caire où il passa la fin de sa vie, était devenu le cheikh Abd el-Wahid Yahya. D’autres de ses lecteurs occidentaux, attirés par la spiritualité soufique, devaient accomplir un cheminement semblable, ce qui ne pouvait manquer de leur faire approfondir les valeurs les plus authentiques de l’Islam et le sens de sa mission particulière à la fin du présent cycle cosmique en tant que dernière Révélation venue conclure la tradition procédant d’Abraham (Ibrahim). Car l’un des thèmes majeurs traités par Guénon se rapporte à l’interprétation des « signes des temps » dont il souligne la gravité, ce qui accentue son désaccord avec la mentalité moderne et sa croyance au progrès.

Après Guénon, il est devenu plus difficile, même en dehors du cercle de ses lecteurs, de regarder l’Islam comme un monde d’obscurantisme et d’arriération. D’autres publications se rangeant, malgré certaines différences d’accentuation et d’interprétation, dans la même perspective « traditionnelle » sont venues en compléter et en approfondir la compréhension. De celles-ci, la première à citer est Comprendre l’Islam, de Frithjof Schuon, interprète incomparable en notre siècle de la sagesse traditionnelle et des doctrines sacrées d’Orient et d'Occident. Cet ouvrage, souvent accueilli par les musulmans comme un dévoilement, inattendu venant de l’Ouest, des véritables dimensions spirituelles de leur propre religion, aura, plus généralement, apporté la démonstration évidente que l’Islam, en notre temps et à la suite des autres grandes religions révélées, est expression providentielle de la vérité intemporelle et universelle.

Cela étant établi, Frithjof Schuon, dans plusieurs de ses autres livres, met en lumière les divers aspects de la piété et de la spiritualité musulmanes et soufiques, mais relève aussi à l’occasion que l’Islam, en face d’un Occident de plus en plus sécularisé et prométhéen, n’échappe pas à la décadence spirituelle qui a envahi le monde entier et fait dégénérer toutes les religions, même s’il en a retardé l’expansion et amorti les effets. Il fournit dès lors des critères décisifs pour juger de la véritable situation de l’Islam dans le monde actuel et de la réalité de ce qui est couramment désigné comme son « réveil ».

La connaissance de l’Islam en Occident a encore bénéficié, depuis le milieu du siècle, des contributions remarquables, particulièrement en ce qui concerne la civilisation, les arts et le soufisme, de quelques auteurs se rattachant à la même « école », comme le Suisse Titus Burckhardt, le Britannique Martin Lings ou même l’Iranien Seyyed Hossein Nasr, éminent spécialiste de l’histoire des sciences, dont l’œuvre est largement disponible en langues européennes. Plus proches de la perspective ouverte par Massignon se situent les ouvrages d’écrivains comme Louis Gardet, Henry Corbin ou Vincent Mansour Monteil, fort utiles également à qui souhaite se faire une idée objective de l’Islam et du monde musulman. Tout cela ne pouvait manquer d’exercer, bon gré mal gré, quelque influence sur l’islamologie relevant de l’orientalisme officiel et universitaire qui, depuis une trentaine d’années, semble s’être un peu aérée et débarrassée d’un certain nombre de préjugés et d’idées fixes. En tout cas l’Européen cultivé d’aujourd’hui a incontestablement moins d’excuses que celui des générations précédentes s’il persiste à porter sur tout ce que recouvrent les mots « Islam » et « musulman » des jugements systématiquement dépréciatifs et procédant d’anciens préjugés. […]”

L'Islam entre tradition et révolution

Anatole France photo
Rigas photo
Bernard Lazare photo
Marine Le Pen photo
Albert Einstein photo
Olivier Roy photo
Amin Maalouf photo

Avec