“La Provence qui est espagnole et italienne tout à la fois, a gardé fortement l'empreinte du génie arabe : à elle, la pulvérulente Provence, ses troubadours du Midi, ses galants jouvenceaux, ses poésies galantes qui devaient enfanter Boccace, à elle ses poètes, ses musiciens et ses jongleurs qui scandalisent au dixième [siècle] la froide prudence des hommes du Nord. […] Certes, il y a, dans le midi de la France, un grand souvenir d'antiquité : Marseille est une villa de Rome, Aix est bâtie avec des pierres romaines, et le génie singulièrement opiniâtre du Provençal a conservé quelque chose de romain et d'antique. Mais sous cette poussière apparente de génie antique, perce aussi un autre génie, plus original, plus libre dans ses allures, plus hardi, plus dégagé. Ce n'est plus la beauté régulière de l'antique, froide et nue comme une statue de Minerve, c'est quelque chose de dansant, de dégagé et de voluptueux. Cette poésie musicale et chantante du Midi, ces notes sonores, cette cadence, ce rythme, cette rime enfin, tout cela nous est venu d'Orient. Mais l'âme de cette poésie tendre, passionnée et lyrique, le culte rendu à la femme, l'amour enfin sentimental et langoureux, qui l'a produit? Qui l'a senti le premier? Les Arabes.”

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 18 janvier 2019. L'histoire

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