“Ce frère brutal mais dont la parole était sûre, patient au sacrifice, diamant et sanglier, ingénieux et secourable, se tenait au centre de tous les malentendus tel un arbre de résine dans le froid inalliable. Au bestiaire de mensonges qui le tourmentait de ses gobelins et de ses trombes il opposait son dos perdu dans le temps. Il venait à vous par des sentiers invisibles, favorisait l'audace écarlate, ne vous contrariait pas, savait sourire. Comme l'abeille quitte le verger pour le fruit déjà noir, les femmes soutenaient sans le trahir le paradoxe de ce visage qui n'avait pas des traits d'otage.”
Fureur et mystère, 1948, Seuls demeurent (1938-1944)
Thèmes
arbre , abeille , temps , femmes , mensonge , sourire , femme , visage , frère , patient , traitement , noir , porte-parole , ingénieur , traité , fruit , diamant , froid , centre , paradoxe , verger , malentendu , sentier , sacrifice , dos , trombe , otage , audace , résineRené Char 59
poète français 1907–1988Citations similaires
“Mettre une abeille dans les yeux d’un patient.”
Allah n’est pas obligé , 2000

“Les arbres qui prennent du temps à grandir portent les meilleurs fruits”

Les aventures de Télémaque (1699)

“Si l'arbre ne donne pas de fruits, qu'on le coupe.”
, 1968