“Wittgenstein est devenu tellement mystique qu'il ne croit plus du tout à la science, et tellement positiviste qu'il ne croit plus possible l'expression de tout ce qui serait mystique, signification, valeur, émotion. Il estime que le travail de philosophe consiste à se mettre lui-même au chômage, par auto-dissolution de la philosophie.”

—  Michel Puech

La philosophie en clair : 10 classiques sérieusement dépoussiérés, 1999.

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 21 mai 2020. L'histoire

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“Moins on croit être, plus on supporte. Et si on ne croit rien être, on supporte tout.”

Antonio Porchia (1885–1968)

Cuanto menos uno cree ser, más soporta. Y si cree ser nada, soporta todo.
es

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“Wittgenstein considérait que, « dans la course de la philosophie, gagne celui qui peut courir le plus lentement; ou : celui qui atteint le but le dernier »; et il suggérait que « le salut des philosophes entre eux devrait être : “Donnez-vous du temps” [Lass dir Zeit].»”

Jacques Bouveresse (1940) philosophe français

Ludwig Wittgenstein, Remarques mêlées, traduit de l’allemand par Gérard Granel, Flammarion GF, 1984/2002, p. 153.
Essais, Essais IV, 2004

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“Il faudrait pouvoir restituer au mot « philosophie » sa signification originelle : la philosophie — l'« amour de la sagesse » — est la science de tous les principes fondamentaux; cette science opère avec l'intuition, qui « perçoit », et non avec la seule raison, qui « conclut ». Subjectivement parlant, l'essence de la philosophie est la certitude; pour les modernes au contraire, l'essence de la philosophie est le doute : le philosophe est censé raisonner sans aucune prémisse (voraussetzungsloses Denken), comme si cette condition n'était pas elle-même une idée préconçue; c'est la contradiction classique de tout relativisme. On doute de tout, sauf du doute(1).

La solution du problème de la connaissance — si problème il y a — ne saurait être ce suicide intellectuel qu'est la promotion du doute; c'est au contraire le recours à une source de certitude qui transcende le mécanisme mental, et cette source — la seule qui soit — est le pur Intellect, ou l'Intelligence en soi. Le soi-disant « siècle des lumières » n'en soupçonnait pas l'existence; tout ce que l'Intellect pouvait offrir — de Pythagore jusqu'aux scolastiques — n'était pour les encyclopédistes que dogmatisme naïf, voire « obscurantisme ». Fort paradoxalement, le culte de la raison a fini dans cet infra-rationalisme — ou dans cet « ésotérisme de la sottise » — qu'est l'existentialisme sous toutes ses formes; c'est remplacer illusoirement l'intelligence par de l'« existence ».

D'aucuns ont cru pouvoir remplacer la prémisse de la pensée par cet élément arbitraire, empirique et tout subjectif qu'est la « personnalité » du penseur, ce qui est la destruction même de la notion de vérité; autant renoncer à toute philosophie. Plus la pensée veut être « concrète », et plus elle est perverse; cela a commencé avec l'empirisme, premier pas vers le démantèlement de l'esprit; on cherche l'originalité, et périsse la vérité(2).
(…)
!
Somme toute, la philosophie moderne est la codification d'une infirmité acquise; l'atrophie intellectuelle de l'homme marqué par la « chute » avait pour conséquence une hypertrophie de l'intelligence pratique, d'où en fin de compte l'explosion des sciences physiques et l'apparition de pseudo-sciences telles que la psychologie et la sociologie.”

The Transfiguration of Man

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