“Le type sort alors du cabinet de toilette et me dit aussitôt : « Non, pas de musique. Je veux que tu entendes tout. Absolument tout.» Il ferme la radio. Je demande au type si je peux utiliser les toilettes. Julian retire son caleçon. Le type sourit d'un air mystérieux, me dit oui et je vais au cabinet de toilette et je verrouille la porte, ouvre les deux robinets du lavabo et tire plusieurs fois la chasse d'eau en essayant de vomir, mais j'y arrive pas. Je m'essuie la bouche et retourne dans la chambre. Le soleil est descendu, les ombres envahissent les murs, Julian essaie de sourire. Le type lui rend son sourire, les ombres s'étendent sur son visage.”

Citations de l'auteur, Moins que zéro, 1985

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 21 mai 2020. L'histoire

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“L'esprit doit dominer la matière. Non. Pas même pour aller aux toilettes.”

Robin Cook (1931–1994) chirurgien, spécialiste de romans policiers médicaux

Les mois d'avril sont meurtriers, 1984

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“C'est fou le nombre de types dont le sort a dépendu de l'humeur matinale d'un autre type.”

James Crumley (1939–2008) écrivain américain

Un pour marquer la cadence, 1969

“Quand un type te sort tout un baratin, c'est qu'il ment. Quand il se tait, c'est qu'il sait quelque chose.”

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“Il y a à peu près un an, je suis descendu dans la cour de mon immeuble pour la première fois. C'était un dimanche matin, et c'est le moment de la semaine où je suis le moins présentable. J'avais un tee-shirt avec des tâches de nourriture, de moi, d'autres choses… et j'étais assis là dans cette cour où je me sentais un peu décalé. Et j'ai remarqué ce type de l'autre côté de la cour, le genre chic, et il me regardait comme ça [grimace de dégoût et de suspicion]. Je sais qu'il était persuadé que je ne vivais pas dans l'immeuble, que je traînais dans la rue et que j'avais décidé de venir m'assoir dans la cour. Et je sais qu'il avait envie de venir et de s'occuper de moi lui-même. Je me disais « Oh, s'il te plait, fais-le! », et j'ai essayé de paraître encore plus dégueu.
Finalement, je le vois venir vers moi, genre « ah non, ça ne va pas se passer comme ça… » Et moi, j'étais tellement excité! D'avoir cette confrontation dans laquelle je n'ai absolument pas tort! Il arrive devant moi et il me dit : « Excusez-moi. Est-ce que vous habitez ici? » Et je lui répond « Non. » Alors il me dit : « Mais alors qu'est-ce que vous faites là? » Je lui dit : « J'ai besoin de me reposer, je passe un moment difficile… » Il réplique « C'est une propriété privée. » Et je lui sort : « Ouais, mais je n'y crois pas vraiment à ça… » […] Alors il va voir le portier et je le vois parler de moi. Et je vois le portier lui répondre « Oh non, c'est bon, ce type habite ici. » Ahhhh, le regard du gars! Un magnifique cocktail de colère et de confusion. C'est comme si j'avais inventé une nouvelle façon de blesser quelqu'un.”

Louis C.K. (1967) acteur et humoriste américain

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