“Quelle que fût la perdition, le sans-remède où elle était lancée, je restais attachée à la Terre. Je la cherchais. J’avais pensé ne pas être dans une fuite en avant et cependant, je poursuivais certains lieux spécifiques, certains îlots réconfortants où je pouvais me détourner du désastre, où ce dernier n’avait pas achevé ses ravages, où je ne voyais pas les tours de refroidissement et les enceintes de confinement que notre civilisation sème partout. Je persistais à lire la Terre tel le point d’appui de ma vie, l’axe qui me traversait de part en part et m’attachait à ses quelques aires de sauvagerie plus ou moins réelle qui subsistaient, pour les parcours nouveaux et surprenants, pour les rivages infinis, pour les falaises, pour la poésie de ses beautés les plus étonnantes, pour les êtres troublants qui, malgré leur désespoir aux angles cassants, ne fléchissaient pas et qui, vivant par l’esprit et par le cœur, mettaient au-dessus de tout l’absolu de la liberté, de l’amour et de la poésie.”

Carnets, Carnets de la mer d’Okhotsk – L’éternité et les mortes saisons, Point d’Appui 5, 2018

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 22 mai 2020. L'histoire

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