“Comment en est-on arrivé là? Comment le mouvement de libération gay, que Huey P. Newton, président des Black Panthers, avait cru “peut-être le plus révolutionnaire”…. un mouvement dont les slogans étaient “Démolissons la famille, démolissons l’état” et “une armée d’amants ne peut pas perdre”… une collectivité qui envisageait une révolution totale des rôles de genre et de sexe, une nouvelle responsabilité sociale et communautaire…. une communauté qui faisait face à la crise du SIDA avec une unité et une imagination sans limites… comment cette force radicale, vivante et créatrice a-t-elle (…) pu dégénérer en un groupe de couples racistes, refoulés, aisés, privatisés, prêts à sacrifier tout leur héritage juste pour se marier? Et échouer?”

The Gentrification of the Mind: Witness to a Lost Imagination

Dernière mise à jour 22 mai 2020. L'histoire

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“Mais celui qui ne suit pas le mouvement s'exclut, par le fait même, du mouvement de la communauté humaine.”

Pierre Bertaux (1907–1986) germaniste et homme politique français

La Mutation humaine, 1964

“Toute la difficulté de "l'authenticité" pour un gay, c'est qu'il est bien difficile de savoir comment s'identifier à une "identité" qui est nécessairement plurielle, multiple : c'est une identité sans identité. Une identité toujours à créer. En effet, il n'y a pas de "moi" à "être", qui préexisterait à ce que l'on fait advenir à l'existence, dès lors qu'on veut s'arracher aux contenus psychologiques imposés par le discours social et culture (médical, psychanalytique, juridique…) sur l'homosexualité. C'est pourquoi Henning Bech peut dire que l'homosexuel est un "existentialiste-né" car l'existence précède et précédera (toujours) l'essence : l'identité gay, dès lors qu'elle est choisie et non plus subie, n'est jamais donnée. Mais pour se construire, elle se réfère nécessairement à des modèles déjà établis, déjà visibles (dans leur multiplicité), et l'on peut dire, par conséquent, qu'il s'agit de "se faire gay" non seulement au sens de se créer comme tel, mais aussi, peut-être, de le faire en s'inspirant d'exemples déjà disponibles dans la société et dans l'histoire, et en les retravaillant, en les transformant. Si "identité" il y a, c'est une identité personnelle qui se crée dans le rapport à une identité collective. Elle s'invente dans et par les "personnages sociaux", les "rôles" que l'on "joue" et qu'on porte à l'existence dans un horizon de recréation collective de la subjectivité. (p. 171-172)”

Didier Eribon (1953) philosophe et sociologue français

Insult and the Making of the Gay Self

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