“C'était un grand mystère que l'insomnie. A priori, quelle souffrance y avait il à séjourner durablement dans un lit confortable, même sans dormir? Pourquoi t devenait on le siège de pensées atroces? L'explication était celle-ci : l'insomnie consistait en une incarcération prolongée avec son pire ennemi. Ce dernier était la part maudite de soi. Tout le monde n'en était pas pourvu : ainsi, tout le monde ne connaissait pas l'insomnie.
Cette malédiction était d'autant plus redoutable qu'elle s'attaquait à des individus plongés dans l'obscurité et donc privés de l'échappatoire du regard. Les médecins conseillent, en cas d'insomnie, de se lever et de s'occuper : c'est ignorer que le plus souvent, l'insomniaque n'en est pas à sa première nuit sans sommeil, il est trop fatigué pour accepter une diversion.”

Le crime du comte Neville

Dernière mise à jour 22 mai 2020. L'histoire
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Amélie Nothomb 150
écrivaine belge, d'expression française 1967

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“Pourquoi a t'on inventé l'enfer alors qu'il existe l'insomnie?”

Amélie Nothomb (1967) écrivaine belge, d'expression française

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“Tout le monde, par excès de terreur, devenait brave.”

Salammbô, 1862

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“Faut-il regretter le temps des guerres ""à sens""? souhaiter que les guerres d'aujourd'hui ""retrouvent"" leur sens perdu? le monde irait-il mieux, moins bien, indifféremment, si les guerres avaient, comme jadis, ce sens qui les justifiait? Une part de moi, celle qui a la nostalgie des guerres de résistance et des guerres antifascistes, a tendance à dire : oui, bien sûr; rien n'est plus navrant que la guerre aveugle et insensée; la civilisation c'est quand les hommes, tant qu'à faire, savent à peu près pourquoi ils se combattent; d'autant que, dans une guerre qui a du sens, quand les gens savent à peu près quel est leur but de guerre et quel est celui de leur adversaire, le temps de la raison, de la négociation, de la transaction finit toujours par succéder à celui de la violence; et d'autant (autre argument) que les guerres sensées sont aussi celles qui, par principe, sont les plus accessibles à la médiation, à l'intervention - ce sont les seules sur lesquelles des tiers, des arbitres, des observateurs engagés, peuvent espérer avoir quelque prise… Une autre part hésite. L'autre part de moi, celle qui soupçonne les guerres à sens d'être les plus sanglantes, celle qui tient la ""machine à sens"" pour une machine de servitude et le fait de donner un sens à ce qui n'en a pas, c'est-à-dire à la souffrance des hommes, pour un des tours les plus sournois par quoi le Diabolique nous tient, celle qui sait, en un mot, qu'on n'envoie jamais mieux les pauvres gens au casse-pipe qu'en leur racontant qu'ils participent d'une grande aventure ou travaillent à se sauver, cette part-là, donc, répond : ""non; le pire c'était le sens""; le pire c'est, comme disait Blanchot, ""que le désastre prenne sens au lieu de prendre corps""; le pire, le plus terrible, c'est d'habiller de sens le pur insensé de la guerre; pas question de regretter, non, le ""temps maudit du sens"". (ch. 10
De l'insensé, encore)”

Bernard-Henri Lévy (1948) écrivain français

War, Evil and the End of History

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“Ils ont montré que le leadership n'est même pas la partie la plus intéressante; il n'y a pas de mystère à savoir pourquoi les gens veulent mener. Le vrai mystère est de savoir pourquoi les gens veulent suivre.”

en
They point out that leadership is not even the more interesting hand; it's no puzzle to understand why people want to lead. The real puzzle is why people are willing to follow.
The Righteous Mind (2012)

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“On admettra enfin que le soleil lui-même occupe le centre du monde. Toutes ces choses, c'est la loi de l'ordre dans lequel elles se suivent les unes les autres, ainsi que l'harmonie du monde, qui nous les enseigne, pourvu seulement que nous regardions les choses elles-mêmes pour ainsi dire des deux yeux.”
Ipse denique sol medium mundi putabitur possidere, quae omnia ratio ordinis, quo illa sibi invicem succedunt, et mundi totius harmonia nos docet, si modo rem ipsam ambobus (ut aiunt) oculis inspiciamus

la
De revolutionibus orbium coelestium (1543)
Source: Le soleil n'occupe pas le centre des mouvements planétaires (pas même le centre des mouvements de la terre) mais le centre de l'Univers, c'est-à-dire, le centre de la sphère des fixes. Le rôle du soleil, dans le système de Copernic est uniquement optique. Il éclaire le monde. Il ne fait pas mouvoir les planètes.

Avec