“On a remarqué que la plupart des autres maisons royales ou impériales de l’Europe avaient pour emblèmes des aigles, des lions, des léopards, toutes sortes d’animaux carnassiers. La maison de France avait choisi trois modestes fleurs. Saint Louis a été la pureté des lys.” Jacques Bainville (1879–1936) critique littéraire, publiciste, journaliste, chroniqueur de politique étrangère, historien et académicien … Histoire de France sortie , fleur , animaux , sort
“Les premiers monuments funéraires étaient constitués pas des dolmens, des mégalithes et des menhirs, puis apparurent, comme une grande page ouverte en relief, les niches, les autels, les tabernacles, les cuves en granit, les bacs en marbre, les couvercles ouvragés ou lisses, les colonnes doriques, ioniques, corinthiennes, les cariatides, les frises, les acanthes, les entablements et les frontons, les fausses voûtes, les vrais voûtes, et aussi les pans de mur montés avec des briques superposées, les murs cyclopéens, les meurtrières, les rosaces, les gargouilles, les grandes fenêtres, les tympans, les pinacles, les dallages, les arcs-boutants, les piliers, les pilastres, les statues gisantes représentant des hommes en armure avec heaume et épée, les chapiteaux historiés et non historiés, les grenades, les fleurs de lys, les immortelles, les clochers, les dômes” José Saramago (1922–2010) écrivain portugais Tous les noms (Todos os nomes), 1997 fleur , couvercle , hommes
“Je vais et viens comme un fou dans mon atelier.De nouveau les lignes étranges, les chrysanthèmes et les gouttes de sang jaillissent en délire sous ma main. Impossible de travailler. Je ne peux rien assembler ni créer de sensé. Hier, j'ai commencé à La dessiner et j'ai esquissé son corps affalé, comme je l'avais vu avant-hier dans la nuit et quand j'eus fini, j'ai vu. J'avais dessiné un lys monstrueux, coupé et jetésans pitié dans un bizarre fleuve avec des milliers de courbes. Aujourd'hui, je le regarde ce n'est pas un fleuve mais un monstrueux serpent qui court quelque part là-bas, avec des milliers de courbes, et qui tient dans sa bouche, un superbe, un monstrueux lys.~ P 34” Nikos Kazantzakis (1883–1957) écrivain grec Le lys et le serpent
“Je suis debout et Te regarde et je hais la blancheur de Ton front et l'innocence incommensurable de Tes yeux. Tu es blanche et Tu aveugles mes yeux. Je veux me pencher impitoyablement et laisser mon âme passer au-dessus de Toi et graver des rides dans Ton âme. Je veux ensanglanter Ton coeur avec le sang des espoirs blessés et inconsolables et avec la déchirure inguérissable des pensées désespérées.Tu es blanche et tu aveugles mes yeux!Et je veux Te serrer des nuits entières entre mesbras et qu'au matin tu t'en ailles, inconnue et désespérée avec une blessure inguérissable dans un coin de Ton coeur et un désir infini de mort dans Tes grands yeux si beaux. Façonner Ta pensée et souiller Ton coeur et jeter Ton âme dans la matrice corrompue où mon âme s'est jetée. Je me sens la puissance, une nuit, de le corrompre tout entière. Que tu deviennes un écho de ma souffrance, une création de la corruption de mon âme, un lys au parfum perdu, au duvet souillé et aux feuilles déchirées comme si, toute la nuit, était passé sur lui un ouragan sans fin.~ P 56” Nikos Kazantzakis (1883–1957) écrivain grec Le lys et le serpent Déchirer , Souffrance
“Quand ma bouche défaille sur Ton corps, j'ai pitié de Tes pauvres lèvres et de Tes yeux purs et de Ton front blanc et de Ta poitrine qui ne renferme que de l'amour. J'ai pitié de Toi, parce que je Te salis tout en tière parce que je sens que mes lèvres sont souillées et ne sont pas lavées de tous les livres qu'elles ont lus et qu'elles ressemblent à des chenilles qui tachent de leurs baisers, les feuilles des lys.~ P 55 - 56” Nikos Kazantzakis (1883–1957) écrivain grec Le lys et le serpent Sens
“Nos magistrats ont bien connu ce mystère. Leurs robes rouges, leurs hermines dont ils s'emmaillotent en chaffourés, les palais où ils jugent, les fleurs de lys, tout cet appareil auguste était fort nécessaire, et si les médecins n'avaient des soutanes et des mules, et que les docteurs n'eussent des bonnets carrés et des robes trop amples de quatre parties, jamais ils n'auraient dupé le monde qui ne peut résister à cette montre si authentique.” Blaise Pascal (1623–1662) mathématicien, physicien, inventeur, écrivain et philosophe chrétien français (XVIIe siècle) Pensees Sur La Religion Et Sur Quelques Autres Sujets
“Les premiers monuments funéraires étaient constitués pas des dolmens, des mégalithes et des menhirs, puis apparurent, comme une grande page ouverte en relief, les niches, les autels, les tabernacles, les cuves en granit, les bacs en marbre, les couvercles ouvragés ou lisses, les colonnes doriques, ioniques, corinthiennes, les cariatides, les frises, les acanthes, les entablements et les frontons, les fausses voûtes, les vrais voûtes, et aussi les pans de mur montés avec des briques superposées, les murs cyclopéens, les meurtrières, les rosaces, les gargouilles, les grandes fenêtres, les tympans, les pinacles, les dallages, les arcs-boutants, les piliers, les pilastres, les statues gisantes représentant des hommes en armure avec heaume et épée, les chapiteaux historiés et non historiés, les grenades, les fleurs de lys, les immortelles, les clochers, les dômes, les statues gisantes représentant des femmes aux seins comprimés, les peintures, les arches, les chiens fidèles couchés, les enfants emmaillotés, les porteuses d’offrandes, les pleureuses voilées, les aiguilles, les nervures, les vitraux, les tribunes, les chaires, les balcons, d’autres tympans, d’autres chapiteaux, d’autres arcs, des anges aux ailes éployées, des anges aux ailes tombantes, des médaillons, des urnes vides ou couronnées de flammes de pierre, ou laissant sortir un crêpe languide, des mélancolies, des larmes, des hommes majestueux, des femmes magnifiques, des enfants adorables fauchés dans la fleur de l’âge, des vieillards qui ne pouvaient plus attendre, des croix entières et des croix brisées, des échelles, des clous, des couronnes d’épines, des lances, des triangles énigmatiques, une insolite colombe marmoréenne, des bandes de pigeons authentiques volant en cercle autour de la nécropole. Et puis le silence. Un silence uniquement brisé de temps en temps par les pas de quelque amant de la solitude, occasionnel et soupirant, qu’une tristesse soudaine arrache aux environs bruyants où l’on entend encore des pleurs au bord d’une tombe et où l’on dépose des bouquets de fleurs fraîches, encore humides de sève, un silence qui traverse pour ainsi dire le cœur même du temps, ces trois mille ans de sépultures de toutes les formes, conceptions et configurations imaginables, unies dans le même abandon et la même solitude car les douleurs qui en sont nées un jour sont trop anciennes pour avoir encore des héritiers..” José Saramago livre Tous les noms Tous les noms (Todos os nomes), 1997 Cœur , femmes , hommes , douleur