“Les Français recommencent l'œuvre des Romains, mais en des conditions que la marche de l'histoire a rendues bien différentes. Si ce n'est dans l'Europe occidentale et en Maurétanie, où il atteignait l'Océan, le monde romain était entouré de tous les côtés par des régions inconnues, peuplées d'ennemis; la pression extérieure se faisait sentir constamment sur les frontières, et le moindre relachement des forces dans l'organisme intérieur permettait à l'étau de rapprocher ses branches : il finit par se fermer complètement lors de la rupture d'équilibre politique produite par la migration des Barbares. Aujourd'hui le monde civilisé, que l'on peut, à défaut d'autre nom collectif, appeler le monde européen, n'est point environné par des populations barbares; au contraire, il les entoure d'une zone incessamment agrandie, il les pénètre, les transforme, leur apporte une industrie nouvelle et de nouvelles mœurs. […] Maintenant une ère nouvelle a commencé, grâce à l'annexion graduelle du monde barbare au domaine européen, et la postérité pourra reconnaître sans peine la part de travail accomplie depuis 1850 par les colonisateurs français, espagnols, italiens. Elle est déjà fort considérable : d'année en année on voit changer l'aspect de l'Algérie par la naissance des villes, l'accroissement des cultures, l'extension du réseau des routes et des voies ferrées.” Élisée Reclus (1830–1905) géographe, écrivain et anarchiste français Nouvelle géographie universelle: la terre et les hommes, 1881 histoire , naissance , changement , monde
“Ce qui m'étouffait, ce qui me serrait la gorge comme un étau ce n'était que la crainte de ne plus avoir de tâche. C'était la même crainte qui poussait ces bons humains à se réfugier derrière ce qu'avec emphase et hypocritement ils appelaient le devoir.” Ernst von Salomon (1902–1972) écrivain allemand français Les réprouvés, 1931
“Pour un instant seulement, dit Louis. Avant que la chaîne se rompe, avant que le désordre revienne, regardez comme nous sommes figés, comme nous sommes pris dans un étau.” Virginia Woolf (1882–1941) femme de lettres britannique , 1931
“… il semble que ce qui vous pousse brusquement à la fugue, ce soit un jour de froid et de grisaille qui vous rend encore plus vive la solitude et vous fait sentir encore plus fort qu’un étau se resserre.” Patrick Modiano livre Dora Bruder Dora Bruder
“… l’un de ces dimanches doux et ensoleillés d’hiver où vous éprouvez un sentiment de vacance et d’éternité – le sentiment illusoire que le cours du temps est suspendu, et qu’il suffit de se laisser glisser par cette brèche pour échapper à l’étau qui va se refermer sur vous.” Patrick Modiano livre Dora Bruder Dora Bruder