“[La vie citadine] Ce monde ratatiné, avec ses crispations par-ci, ses constipations par-là, nous amoindrit quelque part. On perd un peu de notre clairvoyance, de la sédimentation d’une pensée s’étirant entre la rêverie et le vagabondage; on ne retient plus à force de trop en voir; on encrasse ses poumons et le reste. La nervosité, l’irritation et l’impatience gâtent nos fibres.” Loïc Decrauze (1969) Micberth et les gros niqueurs, 1990 pensée , vie , monde
“[Cohabitation 1986-1988] Ce fut d’abord la cohabitation, entre ses mamelles, de deux zozos merdocrates, l’un croûton, l’autre mie dure. De temps en temps le croûton se curait le dentier dans le gazon de la républicaine, alors que l’autre, pue-la-sueur à la gueule raide de constipé, lui léchait la croupe péniblement. A chacun son trou. Les chiottes de l’histoire s’en sont bien remplies.” Loïc Decrauze (1969) Micberth et les gros niqueurs, 1990 histoire , temps
“Tu peux être grave et fou, qui empêche? Tu peux être tout ce que tu veux et fou en surplus, mais il faut être fou, mon enfant. Regarde autour de toi le monde sans cesse grandissant de gens qui se prennent au sérieux. Outre qu'ils se donnent un ridicule irrémédiable devant les esprits semblables au mien, ils se font une vie dangereusement constipée. Ils sont exactement comme si, à la fois, ils se bourraient de tripes qui relâchent et de nèfles du Japon qui resserrent. Ils gonflent, gonflent, puis ils éclatent et ça sent mauvais pour tout le monde. Je n'ai pas trouvé d'image meilleure que celle-là. D'ailleurs, elle me plaît beaucoup. Il faudrait même y employer trois ou quatre mots de dialecte de façon à la rendre plus ordurière que ce qu'elle est en piémontais. Toi qui connais mon éloignement naturel pour tout ce qui est grossier, cette recherche te montre bien tout le danger que courent les gens qui se prennent au sérieux devant le jugement des esprits originaux. Ne sois jamais une mauvaise odeur pour tout un royaume, mon enfant. Promène-toi comme un jasmin au milieu de tous.” Jean Giono livre Le Hussard sur le toit The Horseman on the Roof
“La tenancière m'offrit une assiettée d'amandes grillées et me promit sa meilleure fille pourfêter ma majorité.– Sans rancune, petit?– Sans rancune, madame.– Comme c'est touchant… Et puis, arrête de me broder avec tes « madame », ça me constipe.” Yasmina Khadra livre Ce que le jour doit à la nuit Ce que le jour doit à la nuit