“La pensée ne livre rien de la pureté et des profondeurs de l'âme ni de la vie du cœur, sinon les motifs qui la conduisent” Edith Stein (1891–1942) carmélite allemande d'origine juive, mystique, morte à Auschwitz, canonisée en 1999 Charité, Conscience
“Moments mystérieux pendant lesquels, privée de tout courage et incapable de mouvement, elle semblait ne rien faire, alors qu'accomplissant un travail infini, elle ne cessait de descendre jeter par-dessus bord pensées de vivante, pensées de morte pour se creuser en elle un asile d'extrême silence.” Maurice Blanchot livre Thomas l'obscur Thomas the Obscure
“Il me dit une chose qui m'est souvent revenue à la mémoire, c'est que, si chaque homme pouvait lire dans les cœurs de tous les autres, il y aurait plus de gens qui voudraient descendre que de ceux qui voudraient monter.” Jean-Jacques Rousseau livre Les Confessions Les Confessions, 1765-1770, Livre troisième
“Dans un roman tout s'explique, même le plus mystérieux, surtout le plus mystérieux; non seulement il s'éclaire, mais il éclaire tout le reste. Dans la vie de la route, le plus simple reste mystérieux.” Jean Giono (1895–1970) écrivain français L'eau vive tome 1 rondeur des jours
“C'est pourquoi, qui que tu sois, ô homme, considère ta fin qui est la mort, laquelle a prise sur tout homme né de femme, car de même qu'il sort nu du ventre de sa mère ainsi s'en retournera-t-il nu à son heure dernière afin de partir comme il est venu.” James Joyce livre Ulysse Ulysse, 1922
“Julien Gracq était un homme que personne n’aura véritablement connu - un mystérieux étranger et comme tout mystérieux étranger qui attend qu’on lui tende les bras, il a pensé qu’à faire de la magie, son sort serait plus supportable. Il a fait de la magie.” Nadine Ribault (1964) écrivaine française Carnets, Carnets des Cornouailles – Cette pause sur le bord d’un abîme, Point d’Appui 2, 2012
“[…] la critique est contraire à la tournure normale de l'intelligence humaine; la tendance spontanée de l'homme est de croire ce qu'on lui dit. Il est naturel d'accepter toute affirmation, surtout une affirmation écrite - plus facilement si elle est écrite en chiffres -, encore plus facilement si elle provient d'une autorité officielle, si elle est, comme on dit, authentique. Appliquer la critique, c'est donc adopter un mode de pensée contraire à la pensée spontanée, une attitude d'esprit contre nature. […] On n'y parvient pas sans effort. Le mouvement spontané d'un homme qui tombe à l'eau est de faire tout ce qu'il faut pour se noyer; apprendre à nager, c'est acquérir l'habitude de réfréner ses mouvements spontanés et de faire des mouvements contre nature.” Charles Seignobos (1854–1942) historien français
“Ève. Péché nu du ventre de froment. Un serpent se love autour d'elle, crochet enfoncé au cœur de son baiser.” James Joyce livre Ulysse Ulysse, 1922
“L’unité du parti — on vous l’a dit hier, en des termes que je voudrais que vous [les futurs communistes] n’oubliiez pas — étant jusqu’à ce jour une unité synthétique, une unité harmonique, c’était une sorte de résultante de toutes les forces, et toutes les tendances intervenaient pour fixer et déterminer l’axe commun de l’action.Vous, ce n’est plus l’unité en ce sens que vous recherchez, c’est l’uniformité, l’homogénéité absolues. Vous ne voulez dans votre parti que des hommes disposés, non seulement à agir ensemble, mais encore prenant l’engagement de penser ensemble : votre doctrine est fixée une fois pour toutes ! Ne varietur ! Qui ne l’accepte pas, n’entre pas dans votre parti ; qui ne l’accepte plus devra en sortir.” Léon Blum (1872–1950) homme politique français Discours
“Être moi, c'est, par-delà toute individuation qu'on peut tenir d'un système de références, avoir l'identité comme, contenu. Le moi, ce n'est pas un être qui reste toujours le même, mais l'être dont l'exister consiste, à s'identifier, à retrouver son identité à travers tout ce qui lui arrive. […] L'identité universelle où l'hétérogène peut être embrassé, a l'ossature d'un sujet, de la première personne. Pensée universelle, est un « je pense », […] le moi qui pense s'écoute penser ou s'effraie de ses profondeurs et, à soi, est un autre.” Emmanuel Levinas livre Totalité et Infini Totalité et Infini, 1961