“Jules Serigny depuis longtemps n’a plus d’âge. On dirait un de ces petits meubles de coin que de temps en temps on lui apporte, bancal, retrouvé dans un grenier, mais il ne peut plus se cheviller, se redresser d’aplomb. Son âme grince.”

“Malebranche dirait qu’il n’y a plus une âme:
Nous pensons humblement qu’il reste encor des cœurs.”

“On entends plus depuis quelques temps monsieur Macron zozoter; Il a plus de poils sur la langue?”

“Nous fîmes l'amour longtemps, à la façon des craquements qui se produisent dans les meubles. Nous fîmes l'amour comme le soleil bat, comme les cercueils ferment, comme le silence appelle, comme la nuit brille. Et dans nos yeux qui n'étaient jamais ouverts en même temps ne se débattaient rien que nos sorts les plus purs.”

“On peut quelquefois retrouver un être, mais non abolir le temps.”

“Le temps se contracte au fur et à mesure que nous prenons de l'âge. Plus nous nous élevons, plus la pyramide de la vie devient étroite.”

“Dans un temps comme le nôtre, qui est un hymne à l’accaparement, à la précipitation, à la destruction des heures de notre vie par le souci de trop les remplir, dans un temps de surface, d’arrogance, d’égoïsme et d’oubli de l’être, rien n’est plus salutaire, peut-être, que ces récits où l’esprit le plus raffiné, et le plus épris de recherche malgré le péril, se perd pour se retrouver et se détruit pour exister encore.”

“[…] il y avait déjà longtemps qu'il n'y avait plus de livres qui pussent le sauver, il n'y avait plus que des phrases isolées de Novalis par exemple, de Montaigne, de Spinoza, de Pascal, auxquelles il était obligé de temps en temps de se raccrocher pour ne pas être obligé de sombrer.”

“Vous êtes donc jeune aussi, Monseigneur, un peu plus de dix huit ans, tout de même, vingt-cinq, sans doute, trente, peut-être, guère au-delà. Passé cet âge, on se met à peser chacun de ses actes, on brime son cœur, on tue son âme, on se trahit à chaque instant, car nul ne peut mener sa vie autrement en ces temps qui sont les nôtres.”

“Un réseau de quinze abuseurs peut faire d'innombrables victimes, profondément traumatisées. La plupart de ces enfants restent anonymes, invisibles. Certains disparaissent ou meurent. Parmi ceux qu'on considère comme "fugueurs", il y a des enfants tués dans le réseau. De temps en temps, un de ces enfants se "suicide", et on retrouve son cadavre. Mais la plupart du temps les dossiers restent non résolus. Cela n'intéresse personne. De plus il n'existe pas de réseaux dans notre pays, selon les faiseurs d'opinion. Ce qui n'est pas reconnu ne peut être investigué, ni faire de victimes…”