“C'est ce flou permanent, c'est ce passez muscade entre le coupable et la victime qui a fait du Juif errant une figure si remarquable et si intéressante qu'elle n'a jamais cessé de séduire écrivains et artistes. Je suis tout le monde et moins que rien. Je suis l'horreur de vivre et tous vos éblouissements.
Je suis aussi la fatigue. la contradiction, et la fatigue. La passion et la fatigue. j'en ai assez de marcher. j'en ai assez d'un monde qui s'imagine toujours avoir tout découvert et qui ne comprend jamais rien. Voilà deux millénaires que je marche sur cette planète où tout se transforme toujours et où rien ne change jamais. C'est ce qui me rapproche des pauvres : les pauvres sont fatigués. Moi aussi.”