“Il pleut toujours. Et ce soir-là, après avoir reçu trois coups de fil silencieux, je casse un verre en le lançant contre le mur. Personne ne vient me demander ce qui se passe. Je m'allonge ensuite sur mon lit, prends vingt milligrammes de Valium pour accélérer la descente de coke, mais ça ne m'aide pas vraiment à dormir. J'éteins MTV, mets la radio, mais ne réussis pas à trouver KNAC, si bien que j'éteins la radio, regarde la Vallée, les néons et les tubes fluo sous le ciel pourpre nocturne et je reste là, nu, devant la fenêtre, à regarder les nuages défiler, puis je m'allonge sur mon lit et j'essaie de me rappeler depuis combien de temps je suis de retour à la maison et puis je me lève, arpente ma chambre, allume une autre cigarette en attendant la sonnerie du téléphone. Voila à quoi ressemblent les nuits quand il pleut.”

Citations de l'auteur, Moins que zéro, 1985

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 21 mai 2020. L'histoire

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“Voisine
Je peux rester des après-midi entiers à regarder cette fille, caché derrière mon rideau. Je me demande ce qu'elle peut écrire sur son ordinateur. A quoi elle pense quand elle regarde par la fenêtre. Je me demande ce qu'elle mange, ce qu'elle utilise comme dentifrice, ce qu'elle écoute comme musique. Un jour, je l'ai vue danser toute seule. Je me demande si elle a des frères et sœurs, si elle met la radio quand elle se lève le matin, si elle préfère l'Espagne ou l'Italie, si elle garde son mouchoir en boule dans sa main quand elle pleure et si elle aime Thomas Bernhard. Je me demande comment elle dort et comment elle jouit. Je me demande comment est son corps de près. Je me demande si elle s'épile ou si au contraire elle a une grosse toison. Je me demande si elle lit des livres en anglais. Je me demande ce qui la fait rire, ce qui la met hors d'elle, ce qui la touche et si elle a du goût. Qu'est-ce qu'elle peut bien en penser, cette fille, de la hausse du baril de pétrole et des Farc, et que dans trente ans il n'y aura sans doute plus de gorilles dans les montagnes du Rwanda? Je me demande à quoi elle pense quand je la vois fumer sur son canapé, et ce qu'elle fume comme cigarettes. Est-ce que ça lui pèse d'être seule? Est-ce qu'elle a un homme dans sa vie? Et si c'est le cas, pourquoi c'est elle qui va toujours chez lui? Pourquoi il n'y a jamais d'homme chez elle? Je me demande comment elle se voit dans vingt ans. Je me demande quel sens elle donne à sa vie. Qu'est-ce qu'elle pense de sa vie quand elle est comme ça, toute seule, chez elle? Si ça se trouve, elle n'a aucun intérêt, cette fille.”

David Thomas (1953) musicien américain

La Patience des buffles sous la pluie

“Lorsqu’on a chaud dans sa case, on peut faire une ouverture au mur, mais lorsqu’on a chaud dans la case du voisin, on n’a plus qu’à aller dormir sous un arbre.”

Seydou Badian Kouyaté (1928–2018) écrivain et homme politique malien

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“Tout le monde semble penser que je suis paresseux, ça m’est égal, je pense qu’ils sont fous, courant partout à toute vitesse, jusqu’à ce qu’ils réalisent que c’est inutile (c'est inutile). S’il vous plait, ne gâchez pas ma journée, je suis à des kilomètres, et après tout, je ne fais que dormir. Je surveille le monde qui s’agite par ma fenêtre, je prends mon temps. Je suis allongé là, fixant le plafond et j’attends de m’endormir.”

John Lennon (1940–1980) auteur-compositeur-interprète britannique

Everybody seems to think I'm lazy/I don't mind, I think they're crazy/Running everywhere at such a speed/Till they find there's no need (there's no need). Please, don't spoil my day, I'm miles away/And after all I'm only sleeping.

“D'abord on tente de se perdre dans les mystères du grand au-delà. Ensuite, si ça ne marche pas, on s'y met à cinq contre un.”

David Homel (1952) écrivain et traducteur américain

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