“Es uns escarbouilloyt la cervelle, es aultres rompoyt bras et jambes, es aultres deslochoyt les spondyles du coul, es aultres demoulloyt les reins, avalloyt le nez, poschoyt les yeulx, fendoyt les mandibules, enfonçoyt les dens en la gueule, descroulloyt les omoplates, sphaceloyt les greves, desgondoit les ischies : debezilloit les fauciles.”

fr
Aux uns écrabouillait la cervelle, aux autres rompait bras et jambes, aux autres démettait les vertèbres du cou, aux autres disloquait les reins, tranchait le nez, pochait les yeux, fendait les mandibules, enfonçait les dents dans la gueule, défonçait les omoplates, gangrenait les jambes, déboîtait les hanches, mettait en pièce jambes et avant-bras.
Frère Jean commet ce massacre contre l'armée de Picrochole, qui envahit la vigne de l'abbaye.
Œuvre, Gargantua

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 22 mai 2020. L'histoire
Thèmes
grève , reine , jambe , bras , uns , coulée , gueule , nez
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François Rabelais 41
auteur français du 16e siècle 1494–1553

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“Adoncques voyant frere Jean le desarroy et tumulte ouvre les portes de sa Truye, et sort avecques ses bons soubdars, les uns portans broches de fer, les aultres tenens landiers, contrehastiers, pælles, pales, cocquasses, grisles, fourguons, tenailles, lichefretes, ramons, marmites, mortiers, pistons, tous en ordre comme brusleurs de maisons : hurlans et crians tous ensemble espovantablement.”

François Rabelais (1494–1553) auteur français du 16e siècle

fr
En voyant le désarroi et le tumulte, Frère Jean ouvre les portes de sa Truie, et sort avec ses bons soldats, les uns portant broches de fer, les autres tenant landiers, chenets, poêlles, pelles, chaudrons, grilles, fourgons, tenailles, lèchefrites, balais, marmites, mortiers, pilons, tous en ordre comme des brûleurs de maison : hurlant et criant épouvantablement.
La truie de bois est une parodie du cheval de bois homérique. Dans ce passage burlesque, les soldats sont des cuisiniers qui vont à la bataille contre les anguilles avec leurs ustensiles de cuisine.
Œuvre, Quart Livre

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“Grandgrousier
Toute leur vie estoit employée non par loix, statuz ou reigles, mais selon leur vouloir et franc arbitre. Se levoient du lict quand bon leur sembloit : beuvoient, mangeoient, travailloient, dormoient quand le desir leur venoit. Nul ne les esveilloit, nul ne les parforceoit ny à boyre ny a manger, ny à faire chose aultre quelconques. Ainsi l'avoit estably Gargantua. En leur reigle n'estoit que ceste clause. Fay ce que vouldras. Parce que gens liberes, biens nez, bien instruictz, conversans en compaignies honnestes ont par nature un instinct, et aiguillon, qui tousjours les poulse à faictz vertueux, et retire du vice, lequel ilz nommoient honneur.”

François Rabelais (1494–1553) auteur français du 16e siècle

fr
Toute leur vie était régie non par des lois, des statuts ou des règles, mais selon leur volonté et leur libre arbitre. Ils sortaient du lit quand bon leur semblait, buvaient, mangeaient, travaillaient, dormaient quand le désir leur en venait. Nul ne les éveillait, nul ne les obligeait à boire ni à manger, ni à faire quoi que ce soit. Ainsi en avait décidé Gargantua. Et toute leur règle tenait en cette clause : Fais ce que tu voudras. Parce que les gens libres, bien nés, bien éduqués, vivant en bonne société, ont naturellement un instinct, un aiguillon qu'ils appellent honneur et qui les pousse toujours à agir vertueusement et les éloigne du vice.
Œuvre, Gargantua

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