“Roméo : Si j'ai profané avec mon indigne main cette châsse sacrée, je suis prêt à une douce pénitence : permettez à mes lèvres, comme à deux pèlerins rougissants, d'effacer ce grossier attouchement par un tendre baiser.
Juliette : Bon pèlerin, vous êtes trop sévère pour votre main qui n'a fait preuve en ceci que d'une respectueuse dévotion. Les saintes mêmes ont des mains que peuvent toucher les mains des pèlerins; et cette étreinte est un pieux baiser.
Roméo : Les saintes n'ont-elles pas des lèvres, et les pèlerins aussi?
Juliette : Oui, pèlerin, des lèvres vouées à la prière.
Roméo : Oh! alors, chère sainte, que les lèvres fassent ce que font les mains. Elles te prient; exauce-les, de peur que leur foi ne se change en désespoir.
Juliette : Les saintes restent immobiles, tout en exauçant les prières.
Roméo : Restez donc immobile, tandis que je recueillerai l'effet de ma prière. Vos lèvres ont effacé le péché des miennes.
Juliette : Mes lèvres ont gardé pour elles le péché qu'elles ont pris des vôtres.
Roméo : Vous avez pris le péché de mes lèvres? Ô reproche charmant! Alors rendez-moi mon péché.
Juliette : Vous avez l'art des baisers.”

Roméo et Juliette, 1591

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 22 mai 2020. L'histoire
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William Shakespeare 34
dramaturge et comédien anglais 1564–1616

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“Je sens en moi une céleste lassitude. — Lointain et harassant fut mon pèlerinage au saint-tombeau, et pesante, la croix.”

Mais l’onde de cristal, — les sens vulgaires ne la perçoivent pas, — l’onde qui prend sa source au cœur du tertre ténébreux, celui qui l’a goûtée, — celui qui l’a gravi, ce haut lieu au pied duquel vient se briser le flot temporel, celui qui, se dressant sur ces sommets aux frontières du monde, a plongé ses regards dans la patrie nouvelle, dans le domaine de la Nuit, — en vérité, celui-là ne redescend plus aux tumultes du monde, dans la patrie où la lumière habite, en sa perpétuelle agitation.
Là-haut il les dresse, ses tentes, tabernacles de paix, là il porte sa nostalgie et son amour, le regard plongé au-delà, jusqu’à cette heure entre toutes bénie qu’il sera emporté là-bas, dans les eaux de la source ; […]
Hymnes à la Nuit, 1800

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“Chaque livre est comme le pèlerinage ou la vie d’un homme : sa récompense est à la fin.”

Antoine Audouard (1956) éditeur français

Adieu, mon unique, 2000

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“Il ne faut pas toucher aux idoles, la dorure en reste aux mains.”

Madame Bovary
Madame Bovary, 1857
Variante: Il ne faut pas toucher aux idoles: la dorure en reste aux mains.

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“J'ai une fleur à la main qui se fane,
Ne sais à qui la tendre sur cette terre étrangère.”

Sayd Bahodine Majrouh (1928–1988) homme politique afghan

Le Suicide et le Chant, Quelques Landays

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