“Le bronze… (Il le caresse.) Eh bien, voici le moment. Le bronze est là, je le contemple et je comprends que je suis en enfer. Je vous dis que tout était prévu. Ils avaient prévu que je me tiendrais devant cette cheminée, pressant ma main sur ce bronze, avec tous ces regards sur moi. Tous ces regards qui me mangent… (ll se retourne brusquement.) Ha! vous n'êtes que deux? Je vous croyais beaucoup plus nombreuses. (Il rit.) Alors, c'est ça l'enfer. Je n'aurais jamais cru… Vous vous rappelez: le soufre, le bûcher, le gril… Ah! quelle plaisanterie. Pas besoin de gril: l'enfer, c'est les Autres.”

No Exit

Dernière mise à jour 22 mai 2020. L'histoire
Jean-Paul Sartre photo
Jean-Paul Sartre 120
philosophe, dramaturge, romancier, nouvelliste et essayiste… 1905–1980

Citations similaires

Jean-Paul Sartre photo

“Alors, c'est ça l'enfer. Je n'aurais jamais cru… Vous vous rappelez : le soufre, le bûcher, le gril… Ah! quelle plaisanterie. Pas besoin de gril : l'enfer, c'est les Autres.”

Huis clos, suivi de Les mouches
Huis clos, 1944
Variante: Alors c'est ça l'enfer. Je ne l'aurais jamais cru… Vous vous rappelez : le souffre, le bûcher, le gril.. Ah quelle plaisanterie. Pas besoin de gril, l'enfer c'est les autres.

Jean-Paul Sartre photo
Paul Éluard photo
Arthur Rimbaud photo
Coco Chanel photo

“C'est la solitude qui m'a trempé le caractère, que j'ai mauvais, bronzé l'âme, que j'ai fière, et le corps, que j'ai solide.”

Coco Chanel (1883–1971) créatrice, modiste et grande couturière française

fr
Citation de Coco Chanel

Alexandre Dumas photo
Wassyl Slipak photo
James Joyce photo
Paul Lafargue photo

“Notre époque sera appelée lâge de la falsification comme les premières époque de l'humanité ont reçu les noms d' âge de pierre, d' âge de bronze, du caractère de leur production.”

Paul Lafargue (1842–1911) personnalité politique française, journaliste et socialiste

Le Droit à la paresse, 1880

“Sur le quai de la gare, où elle a tenu à l’accompagner, tous les témoins ont vu combien il leur en coûtait de se séparer. Jusqu’au moment du départ ils sont demeurés enlacés, les bras croisés à hauteur de la taille, n’en finissant pas de se regarder, de s’embrasser, n’échangeant pas un mot, tétanisés à l’idée que bientôt un train régional allait les arracher brusquement l’un à l’autre, parvenir à scinder cette créature à deux têtes qu’ils forment sur le quai. Les quelques passagers qui attendent avec eux ont beau faire semblant de s’intéresser au trafic, de tendre l’oreille vers les haut-parleurs nasillards qui recommandent de faire attention au passage d’un train voie C ou que le train prévu à telle heure arrivera voie B, avec un retard de dix minutes environ, de se passionner pour les pigeons perchés sur le bord de la marquise, ou de dégager leur poignet pour vérifier que leur montre marque bien la même heure que l’horloge suspendue entre deux câbles deux lampadaires, on sent bien qu’ils se privent avec peine de la contemplation du beau couple, qu’ils ne demanderaient pas mieux que de s’installer sous leur nez et de compter à la trotteuse de la même montre la durée de leur baiser, ou du moins simplement les contempler, comme s’ils étaient derrière une glace sans tain, se gavant en toute impunité de cet éblouissement partagé de deux cœurs insatiables. Comme ça ne se fait pas […], alors ils font comme les moineaux, toujours la tête en mouvement, pour capter des éclats de bonheur.”

Jean Rouaud (1952) écrivain français

La Femme promise, 2009

Avec