Léon Tolstoï citations

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“Terrible, se dit-il, cette persistance de la bête dans l’homme! Mais quand elle est à découvert, et que tu la reconnais pour ce qu’elle est, tu restes le même que tu étais avant, soit que tu y cèdes ou que tu y résistes; tandis que quand cette animalité se cache sous des dehors soi-disant poétiques, quand, au lieu de t’apparaître dans sa bassesse, elle prétend t’inspirer du respect, c’en est fait de toi tout entier! La bête, en toi, supprime l’homme, et tu cesses de pouvoir distinguer le bien du mal. Voila ce qui est plus affreux que tout le reste!”

“En Nekhludov, comme en tout homme, il y avait deux hommes. Il y avait l’homme moral, disposé à ne chercher son bien que dans le bien des autres; et il y avait l'homme animal, ne cherchant que son bien individuel et prêt à sacrifier pour lui le bien du monde entier.”

“Jamais le Christ n’aurait prononcé ces paroles s’il avait su le mauvais usage qu’on en ferait ; c’est tout ce qu’on a retenu de l’Évangile.”

“Il ne faut jamais rien outrer.”

“L’homme a conscience d’être un Dieu et il a raison parce que Dieu est en lui. Il a conscience d’être un cochon et il a également raison parce que le cochon est en lui. Mais il se trompe lorsqu’il prend le cochon pour un Dieu.”

“Le vicomte avait un joli minois, les traits mous et les manières d'un jeune homme se considérant nettement comme une célébrité, mais qui, de par sa bonne éducation, offrait humblement à la société où il se trouvait l'opportunité de profiter de sa personne. À l'évidence, Anna Pavlova en régalait ses invités. Tel un maître d'hôtel qui présente comme un met sublime un morceau de bœuf qu'on n'aurait pas envie de manger si on le voyait dans une cuisine malpropre, Anna Pavlova servait le vicomte à ses hôtes, comme une chose empreinte d'un raffinement surnaturel, tandis que les messieurs qui logeaient dans le même hôtel que lui et qui jouaient tous les jours au billard en sa compagnie ne voyaient sa personne qu'un grand maître de la carambole et ne sentaient pas particulièrement heureux de fréquenter le vicomte ni de lui parler. […] le vicomte fut servi à toute la compagnie sous l'éclairage le plus élégant et le plus avantageux pour lui, tel un rosbif parsemé de persil et posé sur un plat chaud.”

“Dans l’amour entre l’homme et la femme, il y a toujours une minute où cet amour atteint son plus haut degré, où il n’a plus rien de réfléchi ni rien de sensuel, où il est l’entière union de deux êtres en un seul.”

“(…) de même que, en temps de guerre, officiers et soldats se sentent autorisés par l’opinion générale à commettre des actes qui, en temps de paix, sont tenus pour criminels, de même les révolutionnaires, dans leur lutte, se regardaient comme couverts par l’opinion de leur cercle, en vertu de laquelle les actes de cruauté qu’ils commettaient étaient nobles et moraux, étant commis par eux au prix de leur liberté, de leur vie, de tout ce qui est cher à la plupart des hommes. Ainsi s’expliquait, (…) que des personnes excellentes, incapables non seulement de causer une souffrance, mais même d’en supporter la vue, pussent se préparer tranquillement à la violence et au meurtre, et professer la sainteté de tels actes, considérés comme moyens de défense, ou encore comme instrument utile à la réalisation d’un idéal de bonheur pour l’humanité.”

“Un des préjugés les plus enracinés et les plus répandus consiste à croire que tout homme a en propre certaines qualités définies, qu’il est bon ou méchant, intelligent ou sot, énergique ou apathique, et ainsi de suite. Rien de tel, en réalité. Nous pouvons dire d’un homme qu’il est plus souvent bon que méchant, plus souvent intelligent que sot, plus souvent énergique qu’apathique, ou inversement : mais dire d’un homme, comme nous le faisons tous les jours, qu’il est bon ou intelligent, d’un autre qu’il est méchant ou sot, c’est méconnaître le vrai caractère de la nature humaine. Les hommes sont pareils aux rivières qui, toutes, sont faites de la même eau, mais dont chacune est tantôt large, tantôt resserrée, tantôt lente et tantôt rapide, tantôt tiède et tantôt glacée. Les hommes, eux aussi, portent en eux le germe de toutes les qualités humaines, et tantôt ils en manifestent une, tantôt une autre, se montrant souvent différents d’eux-mêmes, c’est-à-dire de ce qu’ils ont l’habitude de paraître. Mais chez certains hommes ces changements sont plus rares, et mettent plus de temps à se préparer, tandis que chez d’autres ils sont plus rapides et se succèdent avec plus de fréquence.”

“Tous les hommes vivent et agissent en partie d’après leurs propres idées, en partie d’après les idées d’autrui. Et une des principales différences entre les hommes consiste dans la mesure différente où ils s’inspirent de leurs propres idées et de celles d’autrui. Les uns se bornent, le plus souvent, à ne se servir de leurs propres pensées que par manière de jeu; ils emploient leur raison comme on fait tourner les roues d’une machine, quand on a ôté la courroie qui les relie l’une à l’autre; et dans les circonstances importantes de la vie, et même dans le détail de leurs actes les plus ordinaires, ils s’en remettent à la pensée d’autrui, qu’ils nomment « l’usage », la « tradition », les « convenances », la « loi ». D’autres, au contraire, en plus petit nombre, considèrent leur propre pensée comme le principal guide de leur conduite et s’efforcent, autant qu’ils peuvent, de n’agir que d’après les avis de leur raison à eux.”

“tous les bonheurs se ressemblent, mais chaque infortune a sa physionomie particulière.”

“On n'a rien trouvé, on n'a rien inventé. Nous ne pouvons rien savoir sinon que nous ne savons rien. C'est là le degré suprême de la sagesse humaine. (Guerre et Paix, livre deuxième, 2ième partie, ch. I)”

“ce qui convainc de la nécessité de la vie future, ce ne sont pas les raisonnements mais ceci : tu marches dans la vie la main dans la main avec un homme, et tout à coup, cet homme disparaît là-bas dans le néant, et toi tu restes devant cet abîme et tu y plonges ton regard
(Guerre et Paix, livre deuxième, 2ième partie, ch. XII)”

“Je crois que s'il y a autant d'opinions que de têtes, il y a aussi autant de façons d'aimer qu'il y a de coeurs.”

“La guerre est la soumission la plus difficile de la liberté de l'homme aux lois de Dieu. La simplicité est la soumission à Dieu. On n'échappe pas à lui. Et EUX ils ne parlent pas, ils agissent. La parole prononcée est d'argent, celle qui n'est pas prononcée est d'or. L'homme n'a pouvoir sur rien tant qu'il a peur de la mort. Et celui qui n'a pas peur de la mort possède tout. Si la souffrance n'existait pas, l'homme ne se connaîtrait pas de limites, il ne se connaîtrait pas lui-même. (Guerre et Paix, livre troisième, 3ème partie, ch. IX)”

“Mais ma femme, est-ce que je l'aime? Ce n'est pas que je l'aime, c'est autre chose que je ne sais comment t'expliquer […] Est-ce que j'aime mon doigt? Je ne l'aime pas, mais essaie un peu de me le couper…”

“Tout était si beau, joyeux et pur dans la maison; mais dans son âme tout était laid, sale, horrible.”

“C'est ridiule et bizarre a dire mais je suis persuade qu'il y a encore nombre de gens d'une certaine societe, en particulier des femmes, qui auraient vu disparaitre instantanement leur amour pour leurs amis, pour leur mari, pour leurs enfants, si seulement on leur avait interdi d'en parler en francais”

“Lorsque cinq semaines plus tard ces hommes quittèrent Moscou, ils ne formaient plus une armée; c'était une foule de maraudeurs, chacun portait sur lui ou transportait en voiture quantité d'objets qui lui sembaient précieux ou nécessaires. Leur but à tous en quittant Moscou n'était pas de conquérir, comme autrefois, mais de garder ce qu'ils avaient pris. Comme un singe qui, ayant introduit sa main dans l'étroit col d'une cruche et saisi une poignée de noix, se refuse à ouvrir son poing pour ne pas lâcher ce qu'il a saisi, et par là périt, ainsi les Français devaient périr parce qu'ils traînaient avec eux leur butin, et qu'abandonner ce butin leur était aussi impossible qu'au singe de lâcher la poignée de noix. (Guerre et Paix, livre troisième, 3ième partie, ch. XXVI)”

“Plus nous nous efforçons d'expliquer rationnellement ces phénomènes historiques, plus ils nous apparaissent dénués de sens et incompréhensibles.
Tout homme vit pour soi, profite de sa liberté pour atteindre ses buts personnels et sent de tout son être qu'il peut à chaque instant accomplir ou ne pas accomplir tel acte; mais une fois qu'il l'aura accompli, cet acte accompli à un moment précis du temps deviendra irrévocable et appartiendra à l'histoire qui, de libre qu'il était, le rend nécessaire. (…) L'homme consciemment vit pour soi, mais il sert inconsciemment d'instrument à des fins historiques et sociales. (…) a tort et raison celui qui prétend que c'est le dernier coup de pioche qui a fait s'écrouler la colline que l'on creusait. (Guerre et Paix, livre troisième, 1ère partie, ch. I)”

“Si tout le monde ne se battait que par conviction il n'y aurait pas de guerre (Guerre et Paix, livre premier, 1ère partie, ch. VI)”

“La femme est privée de droits parce qu'elle est privée d'instruction, et le manque d'instruction tient à l’absence de droits. N’oublions pas que l'esclavage de la femme est si ancien, si enraciné dans nos mœurs, que bien souvent nous sommes incapables de comprendre l'abîme légal qui la sépare de nous.”

“On sentait ce détachement de toutes les choses de ce monde qui terrifie un homme en vie.”

“Les dispositifs et les ordres les mieux combinés, les plus profondément médités, semblent très mauvais et n'importe quel savant tacticien les critique d'un air entendu quand ils n'ont pas donné la victoire; les pires dispositifs, les mesures les plus contestables paraissent excellents, et des gens sérieux consacrent des volumes à prouver leurs mérites, quand le gain de la bataille s'en est suivi.(Guerre et Paix, livre troisième, 1ère partie, ch. XXVIII)”

“Je désirais le mouvement et non une existence au cours paisible. je voulais l'excitation et le danger, et le risque de me sacrifier pour mon amour. Je sentais en moi une énergie surabondante qui ne trouvait aucun exutoire dans notre vie tranquille.”

“Non pas aimée parce que belle, mais belle parce qu'aimée.”

“Quand je songe à tous les maux que j'ai vus et que j'ai soufferts, provenant des haines nationales, je me dis que tout cela repose sur un grossier mensonge : l'amour de la Patrie.”

“Le patriotisme est un sentiment artificiel et déraisonnable, source funeste de la plupart des maux qui désolent l'humanité.”

“En matière de sentiment, le manque de logique est la meilleure preuve de la sincérité”

“« Ne plus mentir devient de la poésie »”

“«Il faut profiter de ma liberté, et de ma jeunesse! Pierre avait raison: pour être heureux, me disait-il, il faut croire au bonheur, et j'y crois à présent! Laissons les morts enterrer les morts; tant que l'on vit, il faut vivre et être heureux!»”

“Je ne connais dans la vie que maux bien réels: c'est le remord et la maladie. Il n'est de bien que l'absence de ces maux.”

“Pfuhl devait nécessairement être une de ces natures entières, qui poussent jusqu’au martyre l’assurance que leur donne la foi dans l’infaillibilité d’un principe. Ces natures-là on ne les rencontre que chez les Allemands, seuls capables d’une confiance aussi absolue dans une idée abstraite, telle que la science, c’est-à-dire la connaissance présumée d’une vérité certaine.”

“La corrélation des causes est incompréhensible pour l’esprit humain, mais le besoin de s’en rendre compte est inné dans le cœur de l’homme. Celui qui n’approfondit pas la raison d’être des événements s’empare de la première coïncidence qui le frappe pour s’écrier : « Voilà la cause ! ».”

“J'ignorais alors que l'une des premieres conditions du comme il faut etait la dissimulation des efforts grace auxquels s'atteignait le comme il faut”

“les opinions lui étaient aussi nécessaires que les chapeaux.”

“Tout homme vit pour soi, et jouit du libre arbitre nécessaire pour atteindre le but qu'il se propose. Il a, et il sent en lui la faculté de faire ou de ne pas faire telle ou telle chose, mais, du moment qu'elle est faite, elle ne lui appartient plus, et elle devient la propriété de l'histoire, où elle trouve, en dehors du hasard, la place qui lui est assignée à l'avance.”

“Le fatalisme est inévitable dans l'histoire si l'on veut en comprendre les manifestations illogiques, ou, du moins celles dont nous n'entrevoyons pas le sens et dont l'illogisme grandit à nos yeux, à mesure que nous nous efforçons de nous en rendre compte.”

“Toutes les familles heureuses se ressemblent, mais chaque famille malheureuse l'est à sa façon”

“J’avais d’autres devoirs,’ thought he. ‘Il fallait apaiser le peuple. Bien d’autres victimes ont péri et périssent pour le bien publique”

“J'ai connu et connais encore un tres grand nombre de gens ages, orgeilleux, pleins d'assurance, abrupts dans leur jugements, qui, si dans l'autre monde on leur pose la question :"qu'est ce qu tu fais la-bas?" ne seront pas en etat de repondre autre chose que :"je fus un homme tres comme il faut”

“Dieu, quelle virulente sortie!”

“frais comme un grand concombre hollandais, vert et luisant.”

“En aimant on est toujours heureux parce que notre bonheur est en nous-mêmes”

“Le vieillard était assis sur le plancher et ne se levait pas.

– Est-ce ainsi qu'on se sépare ? Idiot ! Ah ! voilà les gens de maintenant ! On a fait bon ménage toute une année, et puis : adieu ! et le voila loin. Mais moi je t'aime, j'ai pitié de toi ! Tu es si malheureux, toujours seul, toujours seul. Tu es mal aimé, on dirait ! Des fois je ne dors pas, je songe à toi, et j'ai pitié. Comme on dit dans la chanson :

Il n'est pas commode, non, frère,

De vivre en pays étranger.

C'est comme ça pour toi.”

“Si, dans les moments difficiles de mon existence, j'avais pu fût-ce une seconde ignoré ce qu'était le chagrin.”

“I had wished to visit a slaughter-house, in order to see with my own eyes the reality of the question raised when vegetarianism is discussed. But at first I felt ashamed to do so, as one is always ashamed of going to look at suffering which one knows is about to take place, but which one cannot avert; and so I kept putting off my visit. But a little while ago I met on the road a butcher … He is not yet an experienced butcher, and his duty is to stab with a knife. I asked him whether he did not feel sorry for the animals that he killed. He gave me the usual answer: 'Why should I feel sorry? It is necessary.”

“Art is a human activity consisting in this, that one consciously, by means of certain external symbols, conveys to others the feelings one has experienced, whereby people so infected by these feelings, also experience them.”

“If only people freed themselves from their beliefs in all kinds of Ormuzds, Brahmas, Sabbaoths, and their incarnation as Krishnas and Christs, from beliefs in Paradises and Hells, in reincarnations and resurrections, from belief in the interference of the Gods in the external affairs of the universe, and above all, if they freed themselves from belief in the infallibility of all the various Vedas, Bibles, Gospels, Tripitakas, Korans, and the like, and also freed themselves from blind belief in a variety of scientific teachings about infinitely small atoms and molecules and in all the infinitely great and infinitely remote worlds, their movements and origin, as well as from faith in the infallibility of the scientific law to which humanity is at present subjected: the historic law, the economic laws, the law of struggle and survival, and so on, — if people only freed themselves from this terrible accumulation of futile exercises of our lower capacities of mind and memory called the "Sciences", and from the innumerable divisions of all sorts of histories, anthropologies, homiletics, bacteriologics, jurisprudences, cosmographies, strategies — their name is legion — and freed themselves from all this harmful, stupefying ballast — the simple law of love, natural to man, accessible to all and solving all questions and perplexities, would of itself become clear and obligatory.”

“People try to do all sorts of clever and difficult things to improve life instead of doing the simplest, easiest thing—refusing to participate in activities that make life bad.”

“We are not ostriches, and cannot believe that if we refuse to look at what we do not wish to see, it will not exist. This is especially the case when what we do not wish to see is what we wish to eat. If it were really indispensable, or, if not indispensable, at least in some way useful! But it is quite unnecessary … And this is continually being confirmed by the fact that young, kind, undepraved people — especially women and girls — without knowing how it logically follows, feel that virtue is incompatible with beefsteaks, and, as soon as they wish to be good, give up eating flesh.”

“The most difficult subjects can be explained to the most slow-witted man if he has not formed any idea of them already; but the simplest thing cannot be made clear to the most intelligent man if he is firmly persuaded that he knows already, without a shadow of doubt, what is laid before him.”

“Genuine religion is not about speculating about God or the soul or about what happened in the past or will happen in the future; it cares only about one thing—finding out exactly what should or should not be done in this lifetime.”

“The reason for the astonishing fact that a majority of working people submit to a handful of idlers who control their labour and their very lives is always and everywhere the same — whether the oppressors and oppressed are of one race or whether, as in India and elsewhere, the oppressors are of a different nation. This phenomenon seems particularly strange in India, for there more than two hundred million people, highly gifted both physically and mentally, find themselves in the power of a small group of people quite alien to them in thought, and immeasurably inferior to them in religious morality. … the reason lies in the lack of a reasonable religious teaching which, by explaining the meaning of life would supply a supreme law for the guidance of conduct, and would replace the more than dubious precepts of pseudo­religion and pseudo­science and the immoral conclusions deduced from them, commonly called "civilization."”

“A real mother, who knows the will of God by experience, will prepare her children also to fulfil it. Such a mother will suffer if she sees her child overfed, effeminate, and dressed-up, for she knows that these things will make it difficult for it to fulfil the will of God which she recognizes.”

“Some teachers of mankind — as Plato… the first Christians, the orthodox Muslims, and the Buddhists — have gone so far as to repudiate art. …[They consider it] so highly dangerous in its power to infect people against their wills, that mankind will lose far less by banishing all art than by tolerating each and every art. …such people were wrong in repudiating all art, for they denied that which cannot be denied — one of the indispensable means of communication, without which mankind could not exist. …Now there is only fear, lest we should be deprived of any pleasures art can afford, so any type of art is patronized. And I think the last error is much grosser than the first and that its consequences are far more harmful.”

“Science has adapted itself entirely to the wealthy classes and accordingly has set itself to heal those who can afford everything, and it prescribes the same methods for those who have nothing to spare.”

“And so the arbitrary union of three incommensurate, mutually disconnected concepts became the basis of a bewildering theory… [by which] one of the lowest renderings of art, art for mere pleasure — against which all of the master teachers warned — was idealized as the ultimate in art.”

“So the majority of the highest classes of that age, even the popes and ecclesiastics, really believed in nothing at all. They did not believe in the Church doctrine, for they saw its insolvency; but neither could they follow Francis of Assisi, Kelchitsky, and most of the sectarians in acknowledging the moral, social teaching of Christ, for that undermined their social position. And so these people remained without any religious view of life. And, having none, they could have no standard with which to estimate what was good and what was bad art, but that of personal enjoyment.”

“There is a scale of virtues, and it is necessary, if one would mount the higher steps, to begin with the lowest; and the first virtue a man must acquire if he wishes to acquire the others, is that which the ancients called ἐγκράτεια or σωφροσύνη”

“Never did Christ utter a single word attesting to a personal resurrection and a life beyond the grave.”

“It is terrible when people do not know God, but it is worse when people identify as God what is not God.”

“I have lived through much, and now I think I have found what is needed for happiness. A quiet secluded life in the country, with the possibility of being useful to people to whom it is easy to do good, and who are not accustomed to have it done to them; then work which one hopes may be of some use; then rest, nature, books, music, love for one's neighbor -- such is my idea of happiness. And then, on the top of all that, you for a mate, and children perhaps -- what more can the heart of man desire?”

“He did not, and could not, understand the meaning of words apart from their context. Every word and action of his was the manifestation of an activity unknown to him, which was his life.”

“And see, a kind, refined lady will devour the carcasses of these animals with full assurance that she is doing right, at the same time asserting two contradictory propositions: First, that she is, as her doctor assures her, so delicate that she cannot be sustained by vegetable food alone, and that for her feeble organism flesh is indispensable; and, secondly, that she is so sensitive that she is unable, not only herself to inflict suffering on animals, but even to bear the sight of suffering. Whereas the poor lady is weak precisely because she has been taught to live upon food unnatural to man; and she cannot avoid causing suffering to animals — for she eats them.”

“The Christianity of the first centuries recognized as productions of good art, only legends, lives of saints, sermons, prayers, and hymn-singing evoking love of Christ, emotion at his life, desire to follow his example, renunciation of worldly life, humility, and the love of others; all productions transmitting feelings of personal enjoyment they considered to be bad, and therefore rejected … This was so among the Christians of the first centuries who accepted Christ teachings, if not quite in its true form, at least not yet in the perverted, paganized form in which it was accepted subsequently.
But besides this Christianity, from the time of the wholesale conversion of whole nations by order of the authorities, as in the days of Constantine, Charlemagne and Vladimir, there appeared another, a Church Christianity, which was nearer to paganism than to Christ's teaching. And this Church Christianity … did not acknowledge the fundamental and essential positions of true Christianity — the direct relationship of each individual to the Father, the consequent brotherhood and equality of all people, and the substitution of humility and love in place of every kind of violence — but, on the contrary, having founded a heavenly hierarchy similar to the pagan mythology, and having introduced the worship of Christ, of the Virgin, of angels, of apostles, of saints, and of martyrs, but not only of these divinities themselves but of their images, it made blind faith in its ordinances an essential point of its teachings.
However foreign this teaching may have been to true Christianity, however degraded, not only in comparison with true Christianity, but even with the life-conception of the Romans such as Julian and others, it was for all that, to the barbarians who accepted it, a higher doctrine than their former adoration of gods, heroes, and good and bad spirits. And therefore this teaching was a religion to them, and on the basis of that religion the art of the time was assessed. And art transmitting pious adoration of the Virgin, Jesus, the saints, and the angels, a blind faith in and submission to the Church, fear of torments and hope of blessedness in a life beyond the grave, was considered good; all art opposed to this was considered bad.”

“In order that men should embrace the truth — not in the vague way they did in childhood, nor in the one-sided and perverted way presented to them by their religious and scientific teachers, but embrace it as their highest law the complete liberation of this truth from all and every superstition (both pseudo-religious and pseudo-scientific) by which it is still obscured is essential: not a partial, timid attempt, reckoning with traditions sanctified by age and with the habits of the people — not such as was effected in the religious sphere by Guru Nanak, the founder of the sect of the Sikhs, and in the Christian world by Luther, and by similar reformers in other religions — but a fundamental cleansing of religious consciousness from all ancient religious and modern scientific superstitions.”

“Aesthetic theories arose one hundred fifty years ago among the wealthy classes of the Christian European world. …And notwithstanding its obvious insolidity, nobody else's theory so pleased the cultured crowd or was accepted so readily and with such absence of criticism. It so suited the people of the upper classes that to this day, notwithstanding its entirely fantastic character and the arbitrary nature of its assertions, it is repeated by the educated and uneducated as though it were something indubitable and self-evident.”

“People understand the meaning of eating lies in the nourishment of the body only when they cease to consider that the object of that activity is pleasure. …People understand the meaning of art only when they cease to consider that the aim of that activity is beauty, i. e., pleasure.”

“The Churches as Churches have always been and cannot fail to be institutions not only alien to, but directly hostile towards, Christ's teaching.”

“Feelings, the most diverse, very strong and very weak, very significant and very worthless, very bad and very good, if only they infect the reader, the spectator, the listener, constitute the subject of art.”

“The positivist philosophy of Comte and the I doctrine deduced from it that humanity is an organism, and Darwin's doctrine of a law of the struggle for existence that is supposed to govern life, with the differentiation of various breeds of people which follows from it, and the anthropology, biology, and sociology of which people are now so fond-all have the same aim. These have all become favourite sciences because they serve to justify the way in which people free themselves from the human obligation to labour, while consuming the fruits of other people's labour.”

“Men think it right to eat animals, because they are led to believe that God sanctions it. This is untrue. No matter in what books it may be written that it is not sinful to slay animals and to eat them, it is more clearly written in the heart of man than in any books that animals are to be pitied and should not be slain any more than human beings. We all know this if we do not choke the voice of our conscience.”

“The slaves of our times are not all those factory and workshop hands only who must sell themselves completely into the power of the factory and foundry-owners in order to exist, but nearly all the agricultural laborers are slaves, working, as they do, unceasingly to grow another's corn on another's field, and gathering it into another's barn; or tilling their own fields only in order to pay to bankers the interest on debts they cannot get rid of. And slaves also are all the innumerable footmen, cooks, porters, housemaids, coachmen, bathmen, waiters, etc., who all their life long perform duties most unnatural to a human being, and which they themselves dislike.”

“For man to be able to live he must either not see the infinite, or have such an explanation of the meaning of life as will connect the finite with the infinite.”