Henry Miller citations

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“Nous avons coutume de considérer que nous formons un grand corps démocratique dont les membres sont liés entre eux par une communauté de sang et de langage, et dont l'unité indissoluble est assurée par tous les modes de communication qu'ait pu tramer l'ingéniosité de l'homme; nos vêtements, notre alimentation sont identiques; nous lisons les mêmes journaux (exactement, titre, poids et tirage mis à part); nous sommes le peuple le plus collectiviste du monde, hormis quelques peuplades primitives que nous tenons arriérés dans leur développement. Et pourtant…
Pourtant, malgré tant d'apparences qui sembleraient prouver que nous sommes étroitement liés et apparentés; que nous vivons en bons voisins; que nous avons bon caractère; que nous sommes serviables, compatissants, fraternels presque, nous sommes un peuple solitaire, un troupeau morbide et dément, se démenant de tous côtés dans une rage frénétique et jalouse; un peuple qui voudrait oublier qu'il n'est pas ce qu'il croit, un peuple qui n'est pas réellement uni; dont les individus n'ont, les uns pour les autres, aucun dévouement réel, aucune attention réelle, ne sont, en vérité, que des unités brassées par Dieu sait quelle main invisible, selon une arithmétique qui n'est pas notre affaire.”

“Le seul chemin qui mène à la délivrance passe par la découverte et la reconnaissance du caractère unique de son identité.”

“C'est un monde fait pour des monomaniaques obsédés par l'idée de progrès… mais d'un faux progrès qui pue. C'est un monde encombré d'objets inutiles que, pour mieux les exploiter et les dégrader, on a enseigné aux homes et femmes à considérer comme utiles.”

“Nul n'est besoin de faire de la terre un paradis : elle en est un. A nous de nous adapter pour l'habiter.”

“A-t-on jamais vu chose inouïe comme un peuple libéré de la superstition, du rituel, de la religion, de l'argent, de la peur et du remords?”

“Le besoin de se surpasser doit être instinctif et non pas théorique ou seulement plausible.”

“Je commençais à lire, à trop lire. Je me tournais vers le dedans, je me refermais sur moi-même, comme font les fleurs, la nuit.”

“L'homme a ce choix :

laisser entrer la lumière ou garder les volets fermés.”

“Je le saluerais d'un cri de victoire, s'il [l'homme nouveau] pouvait prouver que l'existence, sur ce vaste continent, peut se passer des articles de première nécessité ci-dessus mentionnés [laboratoires, usines chimiques, aciéries, avions, munitions, tracteurs et aliments pasteurisés]. Oui, ce serait un type très suprême d'homme s'il apportait la démonstration que l'existence, tant ici qu'ailleurs, peut se passer de travail forcé, d'instruments de torture, d'outils de mort, d'argent, de dernière mode, de prophylaxie, de gouvernement et la suite.”

“La première comprend tous ces livres qu'on a vraiment l'intention de lire un jour mais qu'on ne lira sans doute jamais; dans la seconde se trouvent ceux qu'on devrait, estime-t-on, avoir lus, et dont on lira sans doute quelques-uns avant de mourir; la troisième compte les livres qu'on est à peu près certain de ne jamais lire, parce que rien, apparemment, ne pourra jamais abattre le mur de préjugés dressé autour d'eux.”

“Si nous étions lucides, instantanément l'horreur de ce qui nous entoure nous laisserait stupides. On ne saurait être parfaitement lucide et déambuler dans les rues de nos cités modernes sans en être affecté de façon ou d'autre. Ce qui ne signifie pas que nous devrions avoir envie de les reconstruire, nos cités, de les faire un peu moins laides - mais de les planter là, de filer pour ne plus revenir, oui. De tout flanquer en l'air, de plaquer le boulot, d'envoyer paître les obligations, le percepteur, les lois et tout ce qui s'ensuit. Un être humain parfaitement éveillé, croyez-vous qu'il se conduirait en cinglé, comme c'est le cas, comme on le lui demande, à chaque instant de la journée?”

“Pour une raison ou pour une autre, l'homme cherche le miracle, et pour l'accomplir, il pataugera dans le sang. Il se gorgera d'une débauche d'idées, il se réduira à n'être qu'une ombre, si, pour une seule seconde de sa vie, il peut fermer les yeux sur la hideur de la réalité. Il endure tout -disgrâce, humiliation, pauvreté, guerre, crime, ennui- croyant que demain quelque chose arrivera, un miracle! qui rendra la vie tolérable.”

“Derrière ces murs gris, se trouvent les étincelles humaines, et pourtant jamais un incendie ne se déclare. Sont-ce là des hommes et des femmes, me demandé-je, ou bien sont-ce des ombres, des ombres de marionettes tirées par d'invisibles ficelles? Elles se meuvent apparemment sans contrainte, mais n'ont nulles part où aller. Dans un seul royaume elles sont libres et peuvent vagabonder en liberté - mais elles n'ont pas encore appris à prendre l'essor. Jusqu'à présent, il n'est point de rêve qui ait pris l'essor.”

“- Quelle est votre ambition dans la vie?”
“- Devenir immortel, puis mourir.”

“Ma faiblesse à moi, c’est de crier sur les toits chaque fois que je crois avoir découvert quelque chose qui me paraisse d’une importance vitale.”

“Every time you come to the limit of what is demanded of you, you are faced with the same problem-to be yourself!”

“He is trying to recapture his innocence, yet all he succeeds in doing (by writing) is to inoculate the world with a virus of his disillusionment.”

“Jump off. You are a protected individual. Do not fear.”

“Honest criticism means nothing: what one wants is unrestrained passion, fire for fire.”

“Your nearness is the nearness of planets. I am the void between you. If I withdraw there will be no void for you to swim in.”

“The essential thing is to WANT to sing. This then is a song. I am singing.”

“We have two American flags always: one for the rich and one for the poor. When the rich fly it means that things are under control; when the poor fly it means danger, revolution, anarchy.”

“As long as that spark of passion is missing there is no human significance in the performance.”

“Voyages are accomplished inwardly.”

“For the moment I can think of nothing— except that I am a sentient being stabbed by the miracle of these waters that reflect a forgotten world.”

“I am living at the Villa Borghese. There is not a crumb of dirt anywhere, nor a chair misplaced. We are all alone here and we are dead.”

“The pygmies are one of the most cultured peoples on the face of the earth. They live a wonderful life, a life of purity. Not only are they busy and productive, they're happy and healthy as well. If we puny Americans had to live under their conditions, we'd perish in a day. Modern man has much to learn from the people he calls 'savages'. Before we are down to the last blade of grass it would be wise to study the life of the Pygmies. The secret of our own survival rests with them, the people who know how to make the most out of very little and find complete happiness with the bare essentials.”

“Many is the mirage I chased. Always I was overreaching myself. The oftener I touched reality, the harder I bounced back to the world of illusion, which is the name for everyday life. 'Experience! More experience!' I clamored. In a frantic effort to arrive at some kind of order, some tentative working program, I would sit down quietly now and then and spend long, long hours mapping out a plan of procedure. Plans, such as architects and engineers sweat over, were never my forte. But I could always visualize my dreams in a cosmogonic pattern. Though I could never formulate a plot I could balance and weigh opposing forces, characters, situations, events, distribute them in a sort of heavenly lay-out, always with plenty of space between, always with the certitude that there is no end, only worlds within worlds ad infinitum, and that wherever one left off one had created a world, a world finite, total, complete.”

“The trouble with Buddhism?-- in order to free oneself of all desire, one has to desire to do so.”

“Vlaminck and Utrillo were very good friends, drinking buddies. One day they attend a funeral. They're walking behind the hearse in a procession, and they're having a great time conversing with one another. They are completely engrossed when suddenly one asks the other, 'Say, don't you smell something funny?' They look up and they're walking behind a garbage truck! They'd lost the hearse in the middle of their enthusiastic conversation.”

“The Battle is endless…we who babble and froth at the mouth have been at it since eternity.”

“The Gnostics thought the planet Earth was a cosmic mistake. I too feel that way — I'm through with this Earth before I've even departed from it.”

“Art is only a means to life, to the life more abundant. It is not in itself the life more abundant. It merely points the way, something which is overlooked not only by the public, but very often by the artist himself. In becoming an end it defeats itself.”

“I soon learned that one must give up everything and not do anything else but write, that one must write write write.”

“Political leaders are never leaders. For leaders we have to look to the Awakeners! Lao Tse, Buddha, Socrates, Jesus, Milarepa, Gurdjiev, Krishnamurti.”

“Often, when following the trail which meanders over the hills, I pull myself up in an effort to encompass the glory and the grandeur which envelops the whole horizon. Often, when the clouds pile up in the north and the sea is churned with white caps, I say to myself: "This is the California that men dreamed of years ago, this is the Pacific that Balboa looked out on from the Peak of Darien, this is the face of the earth as the Creator intended it to look."”

“Writing is Crude hieroglyphs chiseled in pain & sorrow to commemorate an event which is intransmissible.”

“We’re creators by permission, by grace as it were. No one creates alone, of and by himself. An artist is an instrument that registers something already existent, something which belongs to the whole world, and which, if he is an artist, he is compelled to give back to the world.”

“To live without killing is a thought which could electrify the world, if men were only capable of staying awake long enough to let the idea soak in.”

“Moralities, ethics, laws, customs, beliefs, doctrines — these are of trifling import. All that matters is that the miraculous become the norm.”

“I blush to think of our origins - our hands are steeped in Blood & Crime. And there is no letup to the slaughter and pillage.”

“I tell you, struggle is what is missing in the lives of most young people today. If they think I'm going to support them while they create great works of art, then they've missed the point of my work, of my life! In the process of becoming a writer or an artist one has to be willing to starve. Struggle is the most invaluable experience of all. Suffering seems to be the inevitable fate of the creative sensitive types. Poverty, disease, death, unrequited love affairs, and disappointments of every sort fan the flame of the artistic spirit. The greatest works of art were not created by spoiled brats. They were born for the most part out of a sense of despair, and if not despair then just plain hard work. Somewhere along the line the artist learns the art of transformation.”

“The artist who becomes thoroughly aware consequently ceases to be one.”

“I venerate van Gogh. He was a remarkable human being, a man who knew about love. His work reflects a spirit filled with light, even though his life was a tragedy in many ways.”