Citations sur sabot

Une collection de citations sur le thème de sabot, faire, non, tout.

Citations sur sabot

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“Ce misérable me délaisse pour courir en sabots par temps sec.”

Boccace (1313–1375) poète et romancier italien, ministre plénipotentiaire de la République de Florence

Cinquième journée, 10

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“Ces enfants mûrissent trop tôt parce que, ayant été rendus sensibles aux malheurs, c'est ce qu'ils savent 2le mieux voir. Ils sont attirés par les blessés et désirent les aider. Ils comprennent ce more de relation qui les revalorise. Le comportement oblatif qui consiste à donner à ses propres dépens leur permet de gagner un peu d'affection, au risque de rencontrer quelqu'un qui en profitera, car ils sont faciles à exploiter. Ce don de soi n'a pas la grandeur du sacrifice puisqu'ils le font discrètement, parfois même en cachette. L'oblativité prend plutôt l'effet d'un rachat par ceux qui ont commis le crime de survivre quand leurs proches sont morts.
Ces enfants, adultes trop tôt, aiment devenir parents de leurs parents. Ils se sentent un peu mieux en vivant de cette manière qui les prive d'une étape de leur développement mais les revalorise et les socialise. Ne les félicitez pas pour ce comportement, car ils détestent tout ce qu'ils font. Vous risqueriez de saboter ce lien fragile. Vous les trouverez mignon et touchant parce que ce sont des enfants. Mais leur fraîcheur apparente masque leur malaise. Quand on est malheureux, le plaisir nous fait peur. Non seulement, on n'a pas le désir du plaisir, mais on n'a honte à l'idée d'avoir du plaisir. Alors l'enfant trop adulte découvre un compromis: il s'occupera des autres.
Ces enfants qui veulent fuir leur enfance haïssent le passé qui s'impose dans leur mémoire encore fraîche. Ils la combattent grâce à une préparation comportementale au déni, une jovialité excessive, une recherche exaspérée de ce qui peut faire rire, une quête d'engagements superficiels, une hyperactivité incessante qui les pousse vers le présent en fuyant le passé.”

Boris Cyrulnik (1937) psychiatre et psychanalyste français

Les vilains petits canards

“[Correspondance entre Massignon et Paul Claudel]
Si je vais là-bas, je pense prendre comme sujet "La langue arabe considérée comme moyen d'expression (traduisez pour nous : le témoignage de l'arabe en faveur du Verbe) et comme instrument d'action intellectuelle et sociale" (ou quelque chose d'approchant) - - Cela me permettrait de faire une révision exacte des auteurs et des tendances dominantes et d'en faire une critique "constructrice". Le difficile sera de tâcher de dégager (ce que nul philologue n'a fait jusqu'ici, hélas) de cette admirable langue sa logique fondamentale, l'ordre des idées dans le jeu normal et sain de sa syntaxe, logique qui doit nécessairement démolir le Coran et la Tradition comme des construction de guingois, destinées à remplir chez les Arabes l'ineffable rôle du Verbe et de l'Eglise. Je vous indique là, bien entendu la basse continue, la pédale harmonique de mes conférences, non pas leurs sujets effectifs précis que je tâcherai de cristalliser en un "Selectae" des textes arabes remarquables pour l'enchaînement solide des preuves et la loyauté des matériaux employés? Il y en a, dans tout les domaines de la pensée, Dieu merci!
J'aimerais que vous me parliez de la langue française à ce point de vue là, pour que mon travail puisse se guider sur une transposition de ce que vous trouvez, à ce point de vue, dans la langue française, d'"édifiant", de catholique. Hélas, pourquoi Dieu ne me permet-il pas de l'aller prier dans un pauvre coin, et se sert-il de ma lâcheté rivée au monde, pour saboter des tâches si peu à ma taille.
[Paul Claudel : Louis Massignon, Correspondance 1908-1953, « Braises ardentes, semences de feu », nouvelle édition renouvelée (1908-1914) et augmentée 1915-1953)
p230 (Lettre du samedi 10 août 1912)]”

Louis Massignon (1883–1962) islamologue français