“La plupart des économistes passaient sous silence le déplaisant sujet de sa courbe de revenus. Pour moi, la formule de Pareto était une merveille.Il avait regroupé les gens par revenus, compté leur nombre dans chaque tranche, et avait ensuite tracé le résultat variant selon une loi de puissance bien commode : la pente vaut 2. (…) Alpha, le nom que Pareto donna à la valeur absolue de cette pente, valait 3/2 : cela signifie que la plupart des richesses sont concentrés dans les mains d'un très petit nombre. A titre d'illustration, 0,003% d'une population sociale gagnent un millier de fois plus que le salaire minimum (SMIC horaire américain)!” Benoît Mandelbrot (1924–2010) mathématicien franco-américano-polonais Une approche fractale des marchés, 2005 puissance , silence , richesse , foi
“Je consulte un horaire; les noms de villes ont été remplacés par des noms de personnes qui m'ont touché d'assez près. Irai-je à A, retournerai-je à B, changerai-je à X? Oui, naturellement, je changerai à X.” André Breton (1896–1966) poète et écrivain français Poisson soluble, 1924 personnes
“Si dans le monde du travail certains sont plus égaux que d'autres, la femme, elle, l'est moins que beaucoup. Elle gagne moins d'argent qu'un homme à niveau équivalent et peine à accéder aux postes à responsabilité; pourquoi? Simplement parce qu'elle est peu visible au-delà de quoi? Simplement parce qu'elle est peu visible au-delà de 18-19 heures, donc… peu disponible aux horaires stratégiques où l'entreprise serre les rangs et compte ses inconditionnels.” Corinne Maier livre Bonjour paresse Bonjour paresse, 2004 femmes , hommes , argent , monde
“Je voulais aussi le décalage horaire, un écart comme une rupture. Une différenciation du temps. Une différence à nos montres qui accentue encore la distance. J'ai vraiment cru que de trafiquer mon horloge, de ne pas vivre à la même heure que toi, d'être déconnectée de ta réalité me seraient d'un grand secours. Je suis obligée de reconnaître que, sur ce point, je me sus lourdement trompée. Car, sans m'en rendre compte, sans parvenir à m'en empêcher, je me recale en permanence sur toi. Pas une journée ne s'écoule sans que je me dise : quelle heure est-il pour lui? Et juste après : que fait-il en ce moment? Qu'a-t-il l'habitude de faire déjà, à cette heure du jour?” Philippe Besson (1967) écrivain français Se résoudre aux adieux
“Il me demande si j'ai un titre, parce que c'est important, les titres. Je réponds que je ne suis pas certain encore. Il insiste. Je lâche que le roman s'appellera sans doute La Trahison de Thomas Spencer. Il paraît réfléchir. Se demander s'il s'agit d'un bon titre. J'ai peur qu'il s'arrête sur le prénom du héros. Qu'il en sourie à nouveau. Mais non. Il lève la tête vers le tableau des horaires, comme pour vérifier si son quai est affiché puis s'en revient à moi. Il dit : il trahit son ami, votre Thomas Spencer, c'est ça ? Je dis : c'est un peu plus compliqué… En fait, il trahit plutôt sa jeunesse. Il dit : c'est la même chose, non ?” Philippe Besson (1967) écrivain français « Arrête avec tes mensonges »