“Les riches, en particulier, sont nécessairement intéressés à appuyer un ordre de choses qui seul peut leur assurer la possession de leurs avantages. Des hommes d'une richesse inférieure se lient à la défense de la propriété de ceux qui leur sont supérieurs en richesses, afin que ces derniers se lient à leur tour à la défense de leurs petites propriétés. Tous les pasteurs et bergers du second ordre sentent que la sûreté de leurs troupeaux dépend de la sûreté de ceux du grand pasteur ou berger; que le maintien de la portion d'autorité dont ils jouissent dépend du maintien de la portion plus grande dont jouit celui-ci, et que c'est sur leur subordination envers lui que repose le pouvoir de tenir leurs inférieurs dans une pareille subordination envers eux-mêmes. Ils constituent une espèce de petite noblesse qui se sent intéressée à défendre leur propriété et à soutenir l'autorité de son petit souverain, afin qu'il soit en état lui-même de défendre leur propriété et de soutenir leur autorité.. Le gouvernement civil, en tant qu'il a pour objet la sûreté des propriétés, est, dans la réalité, institué pour défendre les riches contre les pauvres, ou bien, ceux qui ont quelque propriété contre ceux qui n'en ont point.”

—  Adam Smith

The Wealth of Nations

Dernière mise à jour 4 février 2022. L'histoire
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Adam Smith 22
philosophe et économiste écossais (1723-1790) 1723–1790

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“Car nous ne pourrions pas vivre en égalité de condition, ainsi il faut par nécessité que les uns commandent, et les autres obéissent. Ceux qui commandent ont plusieurs degrés : les souverains seigneurs commandent à tous ceux de leur État, adressant leur commandement aux grands, les grands aux médiocres, les médiocres aux petits, et les petits au peuple. Et le peuple qui obéit à tous ceux-là, est encore séparé en plusieurs ordres et rangs, afin que sur chacun d’iceux il y ait des supérieurs, qui rendent raison de tout leur ordre aux magistrats, et les magistrats aux seigneurs souverains. Ainsi par le moyen de ces divisions et subdivisions multipliées, il se fait, de plusieurs ordres un ordre général, et de plusieurs États un État bien réglé, auquel il y a une bonne harmonie et consonance, et une correspondance et rapport du plus bas au plus haut : de sorte qu’enfin un nombre innombrable aboutit à son unité.”

Charles Loyseau (1566–1627) jurisconsulte français

Car nous ne pourrions pas viure en egalité de condition, ains il faut par neceſſité que les vns commandent, & les autres obeiſſent. Ceux qui commandẽt ont pluſieurs degrez : les ſouuerains Seigneurs cõmandẽt à tous ceux de leur Eſtat, addreſſans leur cõmandemẽt aux grãds, les grãds aux mediocres, les mediocres aux petits, & les petits au peuple. Et le peuple qui obeit à tous ceux là, eſt encor ſeparé en pluſieurs Ordres & rangs, afin que ſur chacun d’iceux il y ait des ſuperieurs, qui rendent raiſon de tout leur Ordre aux Magiſtrats, & les Magiſtrats aux Seigneurs ſouuerains. Ainſi par le moyen de ces diuiſions & ſubdiuiſions multipliées, il ſe fait, de pluſieurs Ordres vn Ordre general, & de pluſieurs Eſtats vn Eſtat bien reglé, auquel il y a vne bonne harmonie & conſonance, & vne correſpondance & rapport du plus bas au plus haut : de ſorte qu’en fin vn nombre innombrable aboutit à ſon vnité.
fr1835
Traité des ordres et simples dignitez

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“La méfiance
Est mère de la sûreté.”

Livre Fables/Hachette, livre troisième, fable XVIII, 186, Le Chat et un vieux Rat
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