“Qui pourrait écrire le dialogue des saints? Un Shakespeare frappé d'innocence ou un Dostoievski exilé dans quelque Sibérie céleste. Toute ma vie je roderai dans les parages des saints… Il fut un temps où l'on pouvait s'adresser n'importe quand à un Dieu accueillant qui entrerrait vos soupirs dans son néant. Inconsoles, nous le sommes aujourd'hui faute d'avoir à qui confesser nos tourments. Comment douter que ce monde ait été autrefois en Dieu? L'Histoire se partage entre un autrefois où les hommes se sentaient attirés par le néant vibrant de la Divinité et un aujourd'hui où le rien du monde est privé de souffle divin.”

—  Emil Cioran

Tears and Saints

Dernière mise à jour 4 juin 2021. L'histoire
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Emil Cioran 70
philosophe et écrivain roumain, d'expression roumaine initi… 1911–1995

Citations similaires

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“Je confesse aujourd'hui de bonne foi que je m'en veux d'avoir autrefois vu en noir, et le gouvernement révolutionnaire et Robespierre et Saint-Just. Je crois que ces hommes valaient mieux à eux seuls que tous les révolutionnaires ensembles.”

Gracchus Babeuf (1760–1797) homme politique et révolutionnaire français

Sur Maximilien de Robespierre
Variante: Je confesse aujourd'hui de bonne foi que je m'en veux d'avoir autrefois vu en noir, et le gouvernement révolutionnaire et Robespierre et Saint-Just. Je crois que ces hommes valaient mieux à eux seuls que tous les révolutionnaires ensemble.

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“Shakespeare et Dostoievski font persister en vous le regret de n'etre pas un saint ou un criminel. Ces deux manieres de s'autodetruire…”

Emil Cioran (1911–1995) philosophe et écrivain roumain, d'expression roumaine initialement, puis française

Tears and Saints

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“Je vais chanter la guerre et celui qui, exilé prédestiné (tout a commencé par lui), vint, des parages de Troie, en Italie, à Lavinium, sur le rivage. Lui qui, sur terre et sur mer, fut longtemps le jouet des puissances célestes, à cause de la rancune tenace de la cruelle Junon; qui eut tant à souffrir de la guerre, pour fonder à ce prix une ville et installer ses Pénates dans le Latium. D'où la nation latine, Albe et ses Anciens, et les murailles de la noble Rome. Muse, dis-m'en les raisons : quelque divinité offensée? Quelque grief de la reine des dieux, qui aura amené un homme à parcourir un pareil cycle de malheurs, à affronter autant d'épreuves? De pareilles rancunes en des âmes célestes?”

Arma virumque cano, Trojae qui primus ab oris
Italiam fato profugus Lavinjaque venit
Litora, multum ille et terris jactatus et alto
Vi Superum, saevae memorem Junonis ob iram,
Multa quoque et bello passus, dum conderet urbem
Inferretque deos Latio, genus unde Latinum
Albanique patres atque altae moenia Romae.
Musa, mihi causas memora, quo numine laeso,
Quidve dolens regina deum tot volvere casus
Insignem pietate virum, tot adire labores
Impulerit : tantaene animis caelestibus irae ?
la
Prélude et invocation à la Muse aux premiers vers de l'épopée.
L'Énéide

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“Mon Dieu, je choisis tout.
Je ne veux pas être une sainte à moitié.”

Thérèse de Lisieux (1873–1897) carmélite française (+1897), déclarée sainte et docteur de l’Église
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“Saint François aimait à ce dire le Troubadour de Dieu mais ne se contentait pas du dieu des troubadours. Saint Thomas ne conduisit pas le Christ à Aristote, mais Aristote au Christ.”

Gilbert Keith Chesterton (1874–1936) écrivain, journaliste, poète, illustrateur, apologiste catholique et biographe anglais

Saint Thomas du Créateur, 1933

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