“… les prophètes furent aussi les pionniers de l'individualisme religieux. Leur expérience religieuse, étudiée chez les plus représentatifs, apparaît comme une communion personnelle avec Dieu. Les « Confessions » de Jérémie, qui alternent si souvent avec ses oracles en sont la preuve; il a pris l'habitude de converser continuellement avec Yahvé; monologues douloureux et dialogues émouvants, prières et plaintes se succèdent, préludant à la piété si caractéristique des anawim. Yahvé n'est pas seulement le Dieu du groupe, mais celui de l'âme humaine. N'est-ce pas d'ailleurs à la conversion individuelle que visent les appels prophétiques : « Revenez chacun de votre mauvaise voie », dit le même Jérémie (18,11; 25,5; 35,15), faisant écho à de semblables appels qui parsèment le Deutéronome et qui, s'adressant au cœur, visent donc l'individu.”

—  Albert Gelin

Les idées maîtresses de l'Ancien Testament, coll. « Lectio Divina » n°2, Cerf, 1949 :
Source: Ce joyau jérémien se trouve en 11,18 à 12,6 ; 15,10-21 ; 17,12-18 ; 18, 18-23 ; 20,7-18.

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 21 mai 2020. L'histoire

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“Toutes les difficultés dans la prière se ramènent à une seule cause : prier comme si Dieu était absent.”

Mère Teresa (1910–1997) religieuse et missionnaire catholique indienne d'origine albanaise

Prière

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“L’Arabe religieux se contente, pour l’explication des choses d’un Dieu créateur, gouvernant le monde directement et se révélant à l’homme par des prophètes successifs.”

Ernest Renan (1823–1892) écrivain, philologue, philosophe et historien français.

Conférence prononcée à la Sorbonne en 1883.
Islam

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“Les deux exemples suivants témoignent du même état d’esprit : tel croyant demande à Dieu diverses faveurs, non parce qu’il désire les obtenir, mais « pour obéir à l’ordre divin » exprimé par le Koran; comme si Dieu, en ordonnant ou en permettant la prière personnelle, n’avait pas en vue le but de cette prière, et comme si Dieu pouvait apprécier une obéissance dédaigneuse de la raison suffisante de l’acte ordonné ou permis! Dans le cas présent, « ordre » est d’ailleurs un bien grand mot; en réalité, Dieu ne nous ordonne pas d’avoir des besoins ni de lui adresser des demandes, mais il nous invite par miséricorde à lui demander ce qui nous manque; nous pouvons prier pour notre pain quotidien ou pour une guérison comme nous pouvons prier pour des grâces intérieures, mais il n’est pas question de prier pour prier parce que Dieu a ordonné pour ordonner. Le deuxième exemple que nous avons en vue est le suivant : inversement tel autre croyant, partant de l’idée que tout est prédestiné, s’abstient de formuler des prières - malgré « l’ordre divin » cette fois-ci! - car « tout ce qui doit arriver, arrive de toutes façons »; comme si Dieu se donnait la peine d’ordonner, ou de permettre, des attitudes superflues, et comme si la prière n’était pas prédestinée elle aussi! Certes, l’homme est le « serviteur » (abd), et la servitude (ubûdiyah) comporte l’obéissance; mais elle n’est pas de « l’art pour l’art », elle n’est que par ses contenus, d’autant que l’homme est « fait à l’image de Dieu »; l’oublier, c’est vider la notion même de l’homme de toute sa substance.”

Logic and Transcendence

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